Le président du parti Telem, Moshé Yaalon, a annoncé qu’il va mettre fin à son alliance avec Yaïr Lapid et qu’il se se présentera aux prochaines élections à la tête de son parti (ou d’un nouveau parti) avec l’ancien chef d’état-major Gadi Eizencot comme n°2 ! Une alliance Yaalon-Eizencot était évoquée ces derniers jours, et l’arrivée en politique de l’ancien chef d’état-major est ouvertement souhaitée par les adversaires de Binyamin Netanyahou qui y voient le “nouveau messie” qui mettrait fin au pouvoir du Premier ministre, exactement comme ils l’avaient fait avec Benny Gantz. Gadi Eizencot n’a cependant pas annoncé officiellement son entrée en politique.
Ainsi, après Benny Gantz et Ofer Shelah (au sein de son propre parti), Yaïr Lapid se voir une nouvelle fois “abandonné” par un proche allié. Et le président de Yesh Atid a dû pâlir en entendant à la télévision que son “fidèle allié” Moshé Yaalon préparait cette démarche depuis un certain temps déjà. Le président de Yesh Atid doit se rappeler avec amertume ce qu’il avait dit après la “trahison” de Benny Gantz et Bleu-Blanc : “Au final, après toute cette année, j’ai gagné Boguy (Moshé Yaalon). Rien que pour cela, cela valait la peine. C’est un homme intelligent et honnête comme cela se voit rarement en politique”. Oups.
Moshé Yaalon a certifié que Gadi Eizencot sera son n°2 car il comprend qu’il doit d’abord “faire ses armes” en politique et ne pas réitérer la mauvaise expérience de Benny Gantz.
Lors de l’interview sur la chaîne Hadashot 12 lors de laquelle il a fait son annonce, Moshé Yaalon a justifié son glissement depuis l’aile droite du Likoud jusqu’au centre gauche : “La direction que je cherche est comment remplacer ce pouvoir malfaisant en Israël. Ce qui se dessine est qu’il faut bâtir une force politique qui parlera à la population, qui donnera une image qui ne sera ni de gauche ni de droite, qui sera droite et non corrompue, démocratique et non dictatoriale, vraie et non mensongère…”
Sur la fin de son alliance avec Yaïr Lapid, Moshé Yaalon a expliqué qu’il a constaté qu’elle n’a pas suffisamment porté ses fruits, avec seulement 17-18 mandats selon les sondages. Mais il a assuré que le parti qu’il dirigera fera partie du bloc de centre gauche et pourra lui assurer une majorité.
Il s’avère que Moshé Yaalon n’a jamais accepté d’être le n°2 de quelqu’un et qu’il est persuadé qu’il est le seul capable d’attirer des mandats de droite vers la gauche, ce que les sondages démentent pourtant.
Le journaliste Amit Segal a résumé avec son humour caustique la situation qui se crée au centre gauche et à gauche après ce nouveau développement : “Gantz refuse d’être n°2 de Lapid qui lui voulait Eizencot qui va finalement s’allier à Moshé Yaalon qui refuse de courir avec Ofer Shelah qui lui cherche des alliances à gauche, une gauche dans laquelle Meretz et le Parti travailliste ne veulent en aucun cas se présenter ensemble. Et tout cela, avec des sondages qui indiquent que ce camp se réduit. Beaucoup de généraux avec de moins en moins de soldats…”
Photo Tomer Neuberg et Yossi Aloni / Flash 90
Bye bye Bleu-Blanc !
La majorité, aujourd’hui, est celle qui a voté la dissolution de la Knesset.
Tous les partis, de droite comme de gauche ou du centre, ne représentent qu’eux-mêmes, sans majorité.