La crise gouvernementale autour de la loi de circonscription dans Tsahal ne semble pas aller vers une solution. Le ministre des Finances Moshé Cahlon a lancé un ultimatum aux partis de la coalition: si la nouvelle loi budgétaire n’est pas votée avant Pessah, fin de la session parlementaire d’hiver, il proposera à son parti de quitter la coalition.
Ce n’est pas tant le vote du budget qui pose problème à la coalition mais le chantage exercé par les partis orthodoxes, qui exigent que la loi de circonscription (d’exemption) soit votée encore avant le budget, sans quoi ils ne voteront pas la loi budgétaire 2018-2019, ce qui ferait tomber le gouvernement.
Le ministre des Finances a lui aussi menacé et déclaré: “Je ne pourrai pas poursuivre mon mandat de ministre des Finances sans nouveau budget. Je le dois à mes électeurs. Le soir du séder, Israël aura soit un nouveau budget soit n’aura plus de ministre des Finances. J’en appelle encore une fois à mes collègues de la coalition. Réveillez-vous!”.
La réponse du parti Yahadout Hatorah n’a pas tardé. Moshé Gafni a déclaré avec sarcasme: “Dans ce cas, Israël n’aura pas de ministre des Finances le soir du séder”.
Pour compliquer encore plus la situation, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman, farouche opposant à cette loi qui exempte de service militaire les étudiants des yeshivot orthodoxes, a lui-aussi déclaré que si cette loi est votée dans sa formule actuelle “lui et son parti en tireront les conséquences”.
S’exprimant au Congrès de Sederot, le ministre des Transports Israël Katz a également évoqué la situation et exprimé son désir de voir un compromis sur la circonscription: “L’égalité devant les obligations envers l’Etat est l’une des questions les plus épineuses et cruciales pour Israël à long terme, et elle ne peut faire l’objet de chantages politiques. D’ici 40 ans, il y aura 30% d’orthodoxes en Israël. Qu’est ce que cela signifie? Nous devons impérativement intégrer cette population dans le domaine de l’académie, du travail et du service national, sous peine de voir sombrer la société et l’Etat d’Israël”. Il a suggérer de tenir des discussions approfondies entre les tenants des différentes opinions et non pas parler sans cesse de nouvelles élections. Israël Katz a également réfuté de manière catégorique la thèse selon laquelle Binyamin Netanyahou aurait lui-même créé et téléguidé cette crise afin de faire diversion sur les enquêtes qui le touchent et provoquer de nouvelles élections.
Photo Hadas Parush / Flash 90