Un article de Guillaume Lenorman pour Israël Valley. Joseph Joffo, romancier, coiffeur à succès et apôtre de la tolérance, est mort ce jeudi à 87 ans. Il a marqué plusieurs générations avec son livre autobiographique « Un sac de billes« , dans lequel il racontait comment, à 10 ans, enfant juif de Paris, il avait fui les nazis avec son frère Maurice, pour se réfugier en zone libre, alors que la nasse se renferme petit à petit sur les Juifs de la France occupée.
Démarre alors un long périple jusqu’à Nice où leurs parents les rejoignent. Mais la trêve n’est que de courte durée. En 1943, les Allemands envahissent la zone et les Joffo s’enfuient de nouveau.
Suivront d’autres épreuves où leur débrouillardise leur permettra de survivre, jusqu’à la Libération. Leur père n’a pas cette chance : arrêté également, il est déporté à Auschwitz, d’où il ne reviendra jamais. Joseph avait respecté la tradition familiale en reprenant le salon de coiffure familiale. Avec un talent reconnu : avec ses frères, ils en ouvrira une douzaine dans la capitale.
Cette histoire a été refusée par une quinzaine de maisons d’édition, avant que Jean-Claude Lattès ne le lance, en publiant le livre en 1973, écrit avec l’aide de Claude Klotz.
« Un sac de billes » connaitra un énorme succès en France et à l’étranger, avec 20 millions d’exemplaires vendus dans une vingtaine de pays, et fera de Joseph Joffo, coiffeur de talent devenu auteur, un écrivain qui signera plus d’une quinzaine de romans, dont le dernier, « Le Partage » est paru en 2005. Il a également rédigé plusieurs livres pour enfants dont « Bashert ».
« Un sac de billes » a été adapté deux fois au cinéma et est devenu une référence dans de nombreuses écoles, pour illustrer l’Occupation et la Shoah auprès des enfants et Joseph Joffo y a donné de nombreuses conférences pour sensibiliser les jeunes aux dangers de l’antisémitisme et du racisme
Source : Paris Match & Israël Valley