Après une réunion du cabinet politico-sécuritaire qui s’est achevée tard dans la nuit, il a été décidé de démonter les portiques de sécurité installés aux entrées du Mont du Temple après l’attentat d’il y a dix jours. La police a procédé à leur démontage avant le lever du jour.
Cette décision a été prise après que la police ait présenté un système complet de surveillance qui sera mis en place d’ici quelques mois, système qui a obtenu l’approbation “de tous les services de sécurité”, selon la formulation du communiqué. Avant de présenter ce nouveau système de surveillance, la police avait rencontré des représentants de quatre entreprises spécialisées dans ce domaine et qui sont en pointe au niveau mondial.
Il s’agit de caméras qui permettrons avec une grande précision une reconnaissance de visages ainsi que la détection de métaux et d’objets suspects. En attendant, des effectifs supplémentaires de police seront déployés aux entrées du Mont du Temple ainsi que sur l’esplanade. Le montant de ces installations est évalué à 100 millions de shekels qui seront financés par une rallonge budgétaire accordée au ministère de la Sécurité intérieure.
Les ministres Naftali Benett, Ayelet Shaked et Zeev Elkin ont voté contre cette mesure. Les opposants estiment qu’en dépit de l’efficacité du système de remplacement, il s’agit d’une victoire psychologique pour les Musulmans qui y verront une nouvelle capitulation israélienne face aux pressions et aux menaces de violences.
Dans la majorité, des voix se sont élevées contre cette décision, c’est le cas notamment de la ministre Miri Reguev, de la vice-ministre Tsipi Hotovely ainsi que des députés Betzalel Smotritch et Yehouda Glick. Ils disent ne pas comprendre cette décision qui sera vue comme une récompense au terrorisme. Betzalel Smotritch par exemple a déclaré: “Le retrait des portiques est une capitulation et un prix accordé au terrorisme. Notre leadership a accordé une nouvelle victoire aux terroristes. Un vrai leadership se jauge selon sa manière de prendre des décisions justes pour l’intérêt du pays même si elles ne sont pas populaires dans l’immédiat. Désormais, les Arabes comprennent que le massacre dans une famille juive est capable de faire plier le gouvernement (…) Le message pour la rue arabe est clair: le terrorisme paie”. Il a félicité les trois ministres qui ont voté contre le retrait des portiques.
Dans l’opposition de gauche, Nahman Shaï (Camp Sioniste) y voit au contraire “une décision sage et nécessaire préférable à la poursuite des violences”. Il appelle le gouvernement à “apprendre de ses erreurs” (sic). Son collègue de parti Eyal Be-Reouven y voit “une décision positive qui démontre le besoin de sang-froid lors de prises de décisions importantes sur le plan stratégique”.
Restait à connaître la réaction du Waqf et des autorités religieuses musulmanes qui avaient averti qu’ils n’accepteront pas davantage un système de remplacement qui contrôlerait les entrées au Mont du Temple. C’est fait. Le Waqf a réagi comme le font généralement les Arabes lorsqu’on fait un geste envers eux: ce n’est pas suffisant. Cette instance musulmane a averti que la rue arabe n’acceptera pas l’installation de caméras sur le Mont du Temple et il exige que la situation redevienne celle qui prévalait avant le 14 juillet. Oubliant un petit détail: deux policiers israéliens ont été assassinés ce jour-là sur ce lieu prétendu sacré pour l’Islam.
De même, de nombreux fidèles musulmans refusaient toujours de pénétrer sur le Mont du temple mardi matin malgré la disparition de portiques: “Nous exigeons le retrait de toutes les caméras de surveillance installées sur ce lieu”, disent-ils…
Malgré les dénégations officielles du bureau du Premier ministre, il est difficile de ne pas voir dans cette décision un geste israélien envers la Jordanie après la libération de l’officier de sécurité de l’ambassade d’Israël à Amman.
Vidéo:
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Photo Yonatan Sindel / Flash 90