Une nouvelle naissance et tout le monde se réjouit. Mazal Tov ! Pourtant, le petit être qui voit le jour ne sera pas comme les autres. On le savait déjà durant la grossesse, on l’a appris plus tard à sa naissance ou bien encore au fil de sa croissance. La vérité se fera, au fil de ses pas, au fil de ses mots, au fil de ses gestes, au fil du temps et le verdict se confirmera, celui-ci sera différent.
On compatit alors, on entoure les parents, on les console, on les soutient. Pourtant, face au quotidien auquel ils seront confrontés, ils se sentiront bien seuls. Si nous pouvons comprendre – ou du moins tenter de le faire – ce que ressentent ces parents en détresse, qu’en est-il pour ceux dont la vie elle aussi, ne sera plus jamais pareil ? Ces frères et sœurs nés avant ou après celui dont ils devront tant bien que mal s’accommoder?
Car si les parents nous émeuvent par leur désarroi, leur foi, leur force ou leur détresse, ces frères et ces sœurs nous bouleversent. Ils ont tant parfois le sentiment d’être mis “entre parenthèses”, de venir en second, entre 2 rendez-vous, 2 visites à l’hôpital, 2 séances de thérapie.
C’est vrai que l’on dit que ces enfants différents sont les prophètes de notre époque, c’est beau, c’est émouvant, c’est inspirant mais lequel d’entre nous serait en mesure de gérer véritablement le quotidien d’un prophète ? Un quotidien qui échappe à leurs proches, qui semble insurmontable tel un mur infranchissable. Puis soudain une lueur, un rayon de soleil dans la grisaille inquiète, un bref aperçu d’un sourire, d’un regard, qui fait entrevoir comment aurait pu être cette jeune fille, ou ce qu’aurait bien pu devenir ce jeune homme.
Et on se surprend à en aimer que davantage ces jeunes gens, véritables énigmes même pour celle qui les aura portés 9 mois durant.
Puis peu à peu, l’anxiété prend place, chaque jour davantage, à l’apparition des premiers cheveux gris, à chaque signe de l’âge et que la question se pose, insidieuse, à peine formulée mais toujours plus lancinante: qu’adviendra-t-il de lui ? Leurs frères et sœurs accepteront-ils de s’en occuper, de prendre le relais, pouvons-nous l’exiger, en avons-nous le droit ?
Fort heureusement, des associations comme Akim, Eden, Gvaot, Ohel Sarah ou bien d’autres encore en Israël ont relevé le défi: assurer le quotidien de ceux que l’on dit différents tout en apportant soutien et confort aux familles en détresse. Ils procurent des soins journaliers, des emplois, des hébergements, enseignent une certaine autonomie. On est soulagé, on se dit que l’on peut partir tranquille.
Un documentaire émouvant et rempli d’espoir jette un nouveau regard sur ces éternels adolescents mais également sur ces frères et sœurs trop souvent laissés dans l’ombre. Peut-être pourrions-nous tirer des leçons de leur courage, de leur engagement.
Israël nous apprend par son invraisemblable melting-pot et son incroyable énergie à accepter la différence et s’illustre comme un exemple pour bien des pays.
Sylvie Rozenbaum en découvrant ce film, a décidé d’agir pour le partager avec un plus grand nombre. Dédiant ses efforts à la mémoire de son frère Éric Aboulafia, elle s’est chargée de la traduction de sous-titres en français, l’a présenté à divers festivals dans lesquels il fut plusieurs fois primé.
A son initiative, une nouvelle projection est organisée le 22 Octobre 2019 à la cinémathèque de Jérusalem qui sera suivie d’un débat avec les représentants des organismes concernés.
Pour vous inscrire : Sylvie Rozenbaum 054 469 5203
Gmar ‘hatimah tovah à tous.
Une bonne confirmation, un cachet faisant foi d’ un bon sort pour cette année…
Je viens donner critique (bonne) et commentaires. Me’hilah…
Mais quelques précisions.
Un enfant différent est né. Mais pourquoi un “verdict”? Est-ce une condamnation…?
Peut-être une bénédiction !
…
Au guichet céleste, les âmes se pressent devant le préposé, pour une autre “partie, en bas”.
Elles y auront laissé quelque contentieux…?
Ou encore, de leur propre chef, elles “descendent”, dans cette incarnation difficile, douloureuse, pour donner occasion à des “pauvres” en compassion à aimer leurs prochains, peut-être ce petit détail qui leur manque pour avoir leur ticket d’entrée.
Pour les uns ou les autres…
Alors oui, ceux-là et ceux-ci sont des héros, les uns pour donner, les autres pour recevoir.
Car en dépit des handicapes, ou des faveurs, que savons-nous des Intentions Divines ? Rien, si ce n’est qu’elles sont orientées vers le Bien.