La situation qui s’aggrave en Syrie dans les villes d’Alep et de Homs du fait des offensives pro-Assad a jeté sur les routes une nouvelle vague de réfugiés vers la frontière avec la Turquie. On estime à environ trois-cent mille le nombre de nouveaux candidats à entrer dans le territoire du voisin du nord.
Ce nouveau développement est à l’origine de nouvelles frictions entre Ankara et la communauté internationale, notamment l’ONU et l’UE, qui exhortent le président Erdogan à ouvrir les portes. Mais ce dernier refuse pour l’instant d’accueillir cette nouvelle vague et souhaite que ce problème soit géré en dehors de ses frontières. La Turquie a déjà accueilli près de trois millions de Syriens et Irakiens sur son sol.
Avec le style qui le caractérise, le président turc Recep Erdogan a déclaré: “Il n’est pas écrit imbécile (pigeon) sur notre front!”, et son Premier ministre Ahmet Davutoglu a accusé l’ONU d’avoir une “attitude hypocrite” et de ne rien faire pour régler ce problème. Le grief principal des Turcs envers la communauté internationale est qu’elle leur demande d’ouvrir ses frontières mais de contenir les masses de réfugiés sur son territoire.
Le président Erdogan a menacé d’ouvrir ses frontières avec le reste de l’Europe et permettre aux migrants d’affluer vers ces pays au cas où les pressions internationales se poursuivent sur son pays.
Les observateurs politiques notent aussi que l’attitude du président turc n’est pas dénuée d’intérêts géopolitiques: en insistant pour la création d’une zone neutre au nord de la Syrie où se concentreraient désormais les réfugiés, il pense faire barrage à la création sur ce même territoire d’une autonomie kurde près de la frontière syro-turque.
Photo Aroutz 7