La journée du 26 juin dernier est une date marquante pour l’alya et l’intégration des Juifs de France. La Mairie de Jérusalem, en partenariat avec Qualita et le CNEF et avec la participation du ministère de l’intégration, a organisé une formation spéciale pour le personnel israélien qui s’occupe de l’alya.
Esther Blum, de Qualita, nous raconte les points forts de cette journée et ses retombées.
Mieux comprendre qui sont les olim de France
Afin d’optimiser le travail du personnel en contact avec les olim, la mairie de Jérusalem a décidé d’organiser des journées de formation pour ceux qui œuvrent dans les ministères et les départements alya et klita de la mairie. Après avoir traité l’alya de Russie et d’Ethiopie, c’était au tour des Français d’occuper le devant de la scène.
”La mairie s’est tournée vers les associations francophones pour organiser cette journée”, nous explique Esther Blum, ”cet événement a pu être mis sur pied, grâce au professionnalisme et aux réseaux de la mairie, avec Edwige Choukroun mais aussi de Qualita et du CNEF, avec Amélie Hababou”. Cette coopération a permis de proposer au public, des intervenants de qualité et un tour d’horizon très complet de l’alya de France. Même le lieu de la rencontre n’a pas été laissé au hasard puisqu’elle s’est tenue dans le centre de l’héritage du judaïsme nord-africain, allusion appuyée aux origines de la majorité des olim de France, de ces dernières années.
Les associations qui se démènent toute l’année pour favoriser l’intégration des Juifs de France le savent bien: cela passe aussi par une meilleure communication avec les autorités publiques et par une meilleure connaissance réciproque. Il est indispensable que ceux qui reçoivent les olim, ici, sachent qui ils sont et comment les servir au mieux.
Un autre regard sur l’alya de France
Les différentes interventions de la journée avaient toutes comme fil conducteur de donner un autre regard sur l’alya de France. Ainsi le Dr Denis Charbit a dressé un tableau historique de cette alya et de ces évolutions depuis l’Affaire Dreyfus jusqu’à aujourd’hui. Des données statistiques passionnantes ont été présentées par le Pr Zeev Hanin, avec notamment l’annonce d’un taux de retour de 5%, bien inférieur à celui que l’on peut entendre traditionnellement. Pini Glinkewitz, directeur du département alya et intégration de la mairie de Jérusalem s’est également exprimé sous l’angle social, cette fois. Ariel Kandel, directeur de Qualita, s’est attaché à présenter les caractéristiques des olim de France tandis que le Pr Elise Brezis, a développé l’impact économique de l’alya française.
La journée a aussi été parsemée de moments plus informels avec un stand-up de l’humoriste, ola de France, Judith Mergui, sur les différences entre les codes culturels israélien et français. Trois success stories d’alya française ont été mises en avant: Franck et Samantha Assuli, créateur de Franck delight pour lui et fondatrice du Cœur des Mamans, pour elle; Keren Bouhnik, jeune startupiste francophone; Dan Groover et Saadia, symboles de la réussite artistique. Autant d’exemples qui ont permis de découvrir les différents visages de l’alya française.
Une journée riche qui porte ses fruits
Les 160 participants ont été ravis d’une journée au contenu riche et utile pour leur travail au quotidien. Des professionnels de tout le pays avaient fait le déplacement. “Nous avons décortiqué les difficultés des olim et donné des outils à tous les acteurs de l’alya pour avoir un contact optimal avec ce public”, conclut Esther Blum qui tient à saluer le travail conjoint de la mairie, du CNEF et de Qualita, qui a permis la réussite de cette journée. Faire connaitre l’alya de France aux décisionnaires est une mission qui a encore de beaux jours devant elle et dont les effets se feront ressentir.