Apres le succès et l’émotion suscités par “Le Chandelier Enterré”, Steve Kalfa remonte sur scène, seul, avec “Le Mendiant de Jérusalem”. En tournée dans tout le pays, le comédien met son talent au service de l’œuvre d’Elie Wiesel, en cette année du jubilé de la réunification de Jérusalem et du premier anniversaire du décès de cet auteur dont le manque ne peut être comblé.
Le P’tit Hebdo: Vous avez choisi une œuvre d’Elie Wiesel. Qu’est-ce qui vous parle le plus chez cet auteur?
Steve Kalfa: Chez Elie Wiesel, ce qui m’attire particulièrement, c’est sa faculté à raconter l’espoir, la possibilité d’un autre monde. Malgré les thématiques sombres, il se trouve toujours quelque chose de très lumineux dans ses œuvres, et même souvent de drôle. Il avait beaucoup de finesse et d’humour au milieu de la gravité.
Lph: Pourquoi ”Le Mendiant de Jérusalem”?
S.K.: Mon souhait n’était pas, au départ, de rendre un hommage posthume à ce grand auteur qu’est Elie Wiesel. Lorsque j’ai demandé les droits, il était encore de ce monde. Je les ai obtenus au moment de son décès. Je jouerai à Jérusalem, le 2 juillet, le jour anniversaire de son décès. Il n’y a pas de hasard, dit-on.
Ce livre, Elie Wiesel l’a écrit à Jérusalem, au moment même de la Guerre des Six Jours. Inquiet qu’un désastre ne se produise, il s’était rendu sur place. Ce qui le préoccupait était le silence du monde face aux appels à exterminer, une fois de plus, le peuple juif. Pour lui ces évènements étaient liés. Le livre nous transporte dans des allers-retours entre l’époque contemporaine, 1967, et des périodes plus anciennes. Il met en scène, un mélange de personnages réels et d’autres imaginaires. Tout cela prend la forme d’un conte hassidique et comporte un sens très profond: tous les évènements ont une direction, celle de Jérusalem.
Lph: Comme pour le ”Chandelier Enterré” de Stefan Zweig, vous serez seul sur scène à déclamer le texte. Quelles sont les spécificités de ce spectacle?
S.K.: Contrairement au ”Chandelier Enterré” pour lequel j’avais voulu un décor épuré et l’absence de musique, le ”Mendiant de Jérusalem” se prête davantage à des jeux de lumières et de musique ainsi qu’à certaines projections. L’expérience du ”Chandelier Enterré” m’a montré que dans ce type d’exercice artistique, on n’est en réalité pas seul, le public est très présent. ”Le Mendiant de Jérusalem” est écrit à la première personne, l’adaptation en a été encore plus simplifiée. Je prends beaucoup de plaisir à raconter et faire ce spectacle parce que ce récit est en fait un conte.
Lph: Votre pièce sera jouée l’année du cinquantenaire de la réunification de Jérusalem. Quel éclairage contemporain apporte l’ouvrage d’Elie Wiesel sur cette ville?
S.K.: Le livre décrit la Jérusalem d’où part la lumière pour le peuple juif mais qui n’est pas exclusive, elle s’adresse au monde entier. Elle fait rayonner un monde de paix et d’harmonie: c’est cette Jérusalem que le monde entier devrait voir, il ne comprend pas qu’en la condamnant, il se condamne lui-même.
Le Mendiant de Jérusalem
Lun 26 juin, 20h, Collège Académique de Netanya
Dim 02 juillet, 20h, Beit Shmouel, Jérusalem
Réservations: 058 5007513
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay