Le 21 février, l’association Mazone lancera, de façon officielle, son antenne israélienne, lors d’une soirée privée. Créée en 1996, l’association est présente en France, dans la région parisienne et à Marseille.
L’occasion pour nous de revenir avec Eric Bendriem, son fondateur, sur l’histoire et les missions de cette association grâce à laquelle plus de 500 familles peuvent manger chaque jour (soit plus de 2500 repas).
Stop au gâchis
“L’histoire de Mazone a commencé en 1996″, nous raconte Eric Bendriem, ”arrivé en retard à une Bar Mitzva, je vois le traiteur en train de jeter tous les restes du buffet. Devant mon étonnement, il m’explique que la loi lui interdit de s’en resservir. Je lui propose alors de les donner à des personnes qui n’ont pas de quoi manger. Il me répond que si je suis prêt à venir à 2h du matin chercher les plats non consommés, il me les donnera. C’est ce que j’ai fait. J’ai rempli ma voiture et le lendemain, je me suis mis en quête de familles dans le besoin pour leur distribuer saumon fumé, rôti, foie gras et autres denrées qui ont fait leur bonheur”. Eric ne s’attendait pas à trouver autant de misère dans la communauté: pour nombre de ces familles, ce colis du lundi leur servait de repas pour tous les jours de la semaine.
Alors chef d’entreprise, Eric décide, avec sa femme Nadine, de prendre une année sabbatique pour devenir un professionnel de l’alimentaire et ainsi créer une structure qui aiderait tous ces enfants qui vont dormir le ventre vide. ”Nous avons suivi une formation d’hygiène sanitaire afin d’acquérir un savoir-faire qui nous permettrait de constituer des colis alimentaires à grande échelle”. Dans un premier temps, Eric se rend en pleine nuit, trois fois par semaine, récupérer les restes des soirées auprès des traiteurs. Fort de sa formation, il reconditionne les aliments, grâce à du matériel frigorifique, et les apporte d’abord à quelques familles, puis à des dizaines.
Une vie normale
”Avec mon épouse, nous ne voulions pas créer encore une association caritative, qui sont déjà nombreuses et font un travail remarquable, notamment en période de fêtes. Pour nous, ces familles devaient, non seulement manger au quotidien, mais aussi mener une vie normale”. Les colis alimentaires deviennent hebdomadaires et contiennent des produits qui permettent aux parents et aux enfants de manger sainement et à leur faim. Les contenus sont élaborés avec une diététicienne en fonction des besoins des familles.
Pour les bénévoles de Mazone, le colis n’est pas un but en soi, c’est un moyen pour se rapprocher des familles et comprendre les problématiques qu’elles traversent. Ainsi, plusieurs départements ont été créés au sein de l’association pour donner des réponses à des sujets comme les soins médicaux (Mazone dentaire), les démarches juridiques, la rénovation des logements insalubres (Mazone rénove) ou encore l’habillement. ”Nous avons ouvert deux boutiques de vêtements neufs pour les familles que nous aidons”, nous décrit Eric, ”elles sont agencées et décorées comme de véritables magasins de vêtements et proposent de la marchandise neuve et de marque. Les familles disposent de points octroyés suivant leurs besoins après consultation d’une assistante sociale. C’est avec ces points qu’ils ”achètent” leurs vêtements”. Cabine d’essayage, service de retouches, tout est disponible sur place.
Tous ces services, Mazone les propose depuis plusieurs années maintenant, grâce à la générosité des professionnels et des particuliers. L’association fonctionne sur la base de dons en nature et en argent.
Le but: la réinsertion
L’aide que procure Mazone est ”plus qu’une bouffée d’oxygène”, comme en témoigne l’une des Mamans qui bénéficient des services de l’association. Pour autant, Eric Bendriem est clair: ”Il ne s’agit pas d’assister ces familles mais bien de les aider à traverser les difficultés pour rebondir et se réinsérer. De plus, la liste d’attente est longue et nous ne pouvons pas nous permettre d’aider chaque famille sur le très long terme”. Les services de Mazone sont accessibles pendant une année au maximum. Et les résultats sont convaincants: plus de 48% des familles se réinsèrent au bout de cette année, contre une moyenne nationale de 13% dans des cas similaires.
En Israël aussi
En 2015, Eric Bendriem, répondant à des demandes d’aide venant d’Israël, vient sur place et s’intéresse de plus près à la situation. ”J’ai été choqué de ce que j’ai vu”. Il se félicite du travail des associations sur place qu’il admire. Cependant, le besoin d’une structure comme Mazone se ressent aussi. En 2016, il ouvre un local à Talpiot. Aujourd’hui, il a besoin de camions frigorifiques, comme il en possède en France, pour livrer des colis aux familles avec les conditions d’hygiène obligatoires. “Nous avons aussi commencé à instaurer ici l’idée du ”stop au gâchis”, et nous sommes en contact avec des hôtels, des traiteurs et d’autres organismes afin de récupérer leurs restes non consommés”. Lynda Naim (coordinatrice de Mazone Sud depuis 10 ans) a été nommée responsable des familles pour l’antenne israélienne qui sera lancée lors d’une soirée privée le 21 février prochain.
Pour aller plus loin:
sur FaceBook: Mazone et Mazone les amis
Ce sont de véritables tsadikim qui font d’aide et de soutien exceptionnel LéShem Shamaïm !!
Soutenez les ils le méritent amplement et que Mr Bendriem puisse perpétuer longtemps ce magnifique travail de réinsertion qui commence par l’ évidence : la nourriture !!