Le rappeur juif américain Matisyahu, boycotté par les organisateurs du 22e festival international de reggae qui s’est tenu près de Valence parce qu’il refusait de signer une déclaration en faveur d’un Etat palestinien, a finalement donné son concert en Espagne. Faisant preuve du même courage, il a interprété une version reggae de la chanson « Si je t’oublie Jérusalem » devant une assistance au milieu de laquelle des centaines de drapeaux palestiniens étaient déployés.
Rappelons qu’après une vague de protestations venant notamment de la Fédération des communautés juives d’Espagne qui avaient parlé « d’acte lâche, injuste et discriminatoire », le gouvernement espagnol a condamné, la semaine dernière, l’annulation du spectacle. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a présenté officiellement ses excuses en indiquant qu’il s’opposait énergiquement à toute campagne de boycott. Il avait ajouté « qu’il comprenait le malaise des communautés juives et dénonçait bien entendu toute forme d’antisémitisme ». Par la suite, les organisateurs du festival renonçaient à l’annulation du concert de Matisyahu.
Des responsables de la communauté juive locale ont confié à Israel Hayom qu’ils avaient été profondément choqués par les accusations de « sioniste » portée contre le chanteur. Ils ont estimé qu’il fallait porter l’affaire devant la justice étant donné que BDS réclamait une « délégitimation de l’Etat d’Israël ». Dernièrement, une cinquantaine d’organisations juives en Espagne se seraient groupées pour coordonner leur action contre BDS. Elles sont très satisfaites des excuses des autorités de leur pays, signe du succès de leur combat contre le boycott.