La commission interministérielle législative discutera dimanche d’une proposition de loi présentée par les députés Matan Kahana (Yamina) et Ouri Maklev (Yahadout Hatorah) visant à réformer le droit du travail. Ils proposent notamment d’interdire les grèves dans les services publics vitaux, de rendre responsables les syndicats des dégâts causés par des grèves ou des grévistes lors de grèves illégales, de rallonger le délai de préavis de grève de 15 à 30 jours ou encore de laisser aux travailleurs le choix d’adhérer ou non à un syndicat.
Matan Kahana explique qu’Israël est l’un des pays du peloton de tête mondial (6e) dans le nombre de jours de grève pour mille travailleurs avec environ 200 jours de grève par an tous secteurs confondus. Il dénonce la surpuissance des syndicats qui « ont le doigt sur l’interrupteur » et peuvent à leur guise paralyser tout un secteur dès qu’une décision du gouvernement ou de la Knesset leur déplaît ou est contraire à leurs intérêts idéologiques. « Il est inadmissible que des syndicats puissent freiner ou bloquer la politique économique décidée par les élus en paralysant des services publics essentiels », estime Matan Kahana. Il souligne aussi l’irresponsabilité de la Histadrout qui lance des préavis de grève au moment où le pays vit une crise économique sans précédent. « Notre objectif est de retirer ‘l’arme fatale’ des mains des syndicats » conclut le député.
Un objectif qui ne sera pas atteint de sitôt lorsque l’on sait que le ministre de la Justice, Avi Nisenkorn, qui pèse de tout son poids dans la commission interministérielle législative est lui-même un ancien président de la Histadrout.
Photo Yossi Zeliger / Flash 90