Chacun le sien. Vendredi c’est Jérusalem qui a vécu au pas de course de son fameux marathon. Chaleureuse, impressionnante, historique course à pied de la capitale. Même ceux qui n’ont pas participé, ont vibré. Pour certains c’était toute la famille, pour d’autres au moins un ou plusieurs membres. Même ma mère a participé, elle est revenue avec une médaille bien méritée. Les montées n’ont épargné personne, c’est loin d’être comparable avec le marathon de Tel Aviv ! Tous s’accordent à dire que l’émotion était intense : courir tous ensemble à ciel ouvert en plein cœur de Jérusalem et vivre un moment d’union, tous âges et toutes tendances confondus. Traverser ainsi 3000 ans de l’histoire de notre peuple frôlait presque le rêve !
Sans transition, nous avons déjà passé la case départ d’un autre marathon qui a pour but de nettoyer à fond les couches de ‘hamets, J-20, J-10…Restons zen…
En politique aussi, notre premier ministre s’apprête à entamer un vrai marathon à haut risque. La tension est au comble entre lui et le ministre des finances. Dire qu’il y a une semaine à peine, Moshé et Benyamin trempaient une pita dans le même ‘houmous au Shouk de Jérusalem, comme deux amis de toujours. En tout cas, sur le dossier de l’Autorité de Radio-télédiffusion publique, ils n’ont pas l’air de trouver de compromis. Il semble que le torchon brûle aussi avec Naftali Bennett, qui lui reproche de tourner le dos au courant sioniste religieux, mais lui, de manière plus sage, a appelé au calme afin d’éviter de nouvelles élections superflues qui seraient préjudiciables pour l’économie israélienne et pour les citoyens. Même avec Libermann, la vie n’est pas simple. Avigdor a envoyé une lettre de menaces au rav Ygal Levinstein directeur de la prestigieuse école de préparation militaire « Bné David » d’Eli, le sommant de démissionner sous peine de supprimer la reconnaissance de cette école.
Le ministre menace de fermeture l’établissement d’où sont sortis les plus grands héros d’Israël de ces dernières années. Cette affaire met Bibi dans une position délicate, ou chaque prise de décision lui attirera une levée de bouclier d’une partie de la population, bref encore une voie sans issue. Du côté féminin, après avoir officiellement été exclue du parti Israël Beteinou, la semaine dernière, Orly Lévy-Abecassis a annoncé qu’elle envisageait de créer un parti sous sa direction. C’est chose faite.
Bibi a posé le revolver sur la table, le temps de passer 5 jours en Chine et de conclure de nouveau quelques contrats juteux pour notre économie. D’ici là, il laisse chacun bien réfléchir, mais se dit prêt aux élections sans hésitation. Attention quand même, toutes les élections ne se terminent pas avec 30 mandats pour le Likoud!
Dommage que chaque chef de parti ne soit pas équipé d’un système Mobileye avertissant des futurs dangers de la route chaotique de la politique.
Nous n’avons pas besoin d’élections anticipées après moins de deux ans d’un nouveau gouvernement et une situation géopolitique instable. Trump est enfin au pouvoir, l’ONU a été muselée, l’Europe en perte de vitesse avance difficilement, et nous ? Cherchons-nous à organiser la grande kermesse coûteuse de l’appel aux urnes ?
Les courses ne manquent pas, la question est de savoir quel genre de médailles nous voulons rapporter à la maison.
Avraham Azoulay