En novembre dernier, plusieurs événements se sont déroulés, essentiellement à Jérusalem, pour marquer les 20 ans de la disparition du Rav Yehuda (Léon) Askénazi, plus connu sous le surnom de « Manitou ». L’une des caractéristiques qui est apparue au cours de ces célébrations est le fait que la pensée de ce maître du Judaïsme est étudiée aujourd’hui non seulement par les différentes générations d’élèves qui l’ont connu directement, mais également par des personnes qui le découvrent seulement à présent. Mais comment approcher cette pensée à la fois fascinante et complexe ? Cette question se pose non seulement pour les néophytes, mais même pour ceux qui ont étudié avec le Rav Askénazi mais sans pour cela toujours intégrer les notions de base de ses approches, ou qui tout simplement ont besoin d’une « piqûre de rappel » après ces 20 ans écoulés. Pour tous les francophones en mal de découverte ou de redécouverte, Ephraïm Herrera, connu d’autre part pour ces analyses de l’Islam radical, a mis au point une approche intéressante : il a écouté des milliers d’heures de cours et en a extrait un certain nombre « d’étincelles », des passages relativement courts dans lesquels, en quelques phrases, Manitou a résumé une idée, une approche ou une question. De plus, la plupart de ces « étincelles » regorgent de cet humour si particulier du maître qui jonglait entre les mots d’hébreu et les expressions françaises. Un premier volume était paru en novembre 2015, et le second volume vient de voir le jour juste pour la fête de Hanoukka 5777.
Pour éclairer cette fête de Hanoukka, dont le Maharal de Prague expliquait qu’elle est une victoire de l’esprit de sainteté transmis par le Judaïsme contre la volonté de réduire ce monde au niveau de la simple sagesse humaine, les « Etincelles de Manitou » sont un matériel disponible pour tous. Pendant le temps de l’allumage des lumières, chacun peut accompagner les dégustations de beignets par cette nourriture spirituelle, en prenant une ou deux « étincelles de Manitou », et en discutant de leur sens et de leur profondeur en famille ou entre amis. Pour illustrer cette « éclairage » possible de la fête, et même au-delà, nous proposons au lecteur cette « étincelle » extraite d’un cours de 1980 sur la parasha Ki-Tissa :
Il n’y a rien de pire, lors que l’on sait que la manière d’être de l’esprit est à travers le temps, qu’une perte de temps ; c’est de l’assassinat de l’esprit. La perte de temps, de temps de l’étude, de temps tout court, est le crime le plus abominable. Comment disent les français ? « On va tuer le temps ! ». C’est de l’assassinat.
Les tomes un et deux d’Etincelles de Manitou sont disponibles sur le site d’Elkana : www.editionselkana.com, ou encore dans toutes les bonnes librairies (en Israël aux librairies Gallia, Vice-Versa et librairie du Foyer).