Situation ubuesque dans le gouvernement ou malgré la rapidité de la propagation du virus, Bleu-Blanc, pourtant membre de la coalition, s’obstine à vouloir maintenir les manifestations anti-Netanyahou au nom d’une « démocratie » qui pour le parti de Benny Gantz passe encore avant la santé publique et la sainteté de la vie.
Il faut se poser la question de base suivante : en quoi la démcoratie israélienne serait-elle en danger si les quelques milliers de manifestants anarchistes faisaient acte de solidarité avec le reste de la population en faisant un pause de trois semaines dans leur spectacle quasi-quotidien ?
La commission parlementaire des Lois s’est réunie vendredi matin pour adopter un modèle pour les manifestations durant la période des trois semaines de confinement total, mais les débats houleux voire agressifs indiquent qu’il sera peut-être impossible de prendre une décision avant chabbat. C’est pour éviter ce risque que le Premier ministre a alors demandé que la limitation des manifestations soit adoptée en utilisant la loi sur les mesures d’état d’urgences. Mais une fois de plus, le « partenaire » Bleu-Blanc fait obstacle.
Depuis les Etats-Unis, Benny Gantz a exclu cette possibilité : « La décision d’un confinement total vise à stopper la propagation du virus mais pas à empêcher les manifestations ou les prières. Nous continuerons à légiférer en conformité avec les principes démocratiques et empêcherons l’utilisation des lois d’urgence qui ne concerneraient que les manifestations, les prières, ou d’autres domaines spécifiques ».
Le ministre de la Justice Avi Nisenkorn a déclaré qu’il ne permettra pas « de piétiner la démcoratie ».
Bleu-Blanc a obtenu un soutien prévisible de la part du conseiller juridique du gouvernement qui s’est dit opposé à utiliser la loi sur l’état d’urgence pour limiter les manifestations.
La Liste arabe unifiée a elle-aussi participer au sabotage des mesures limitant les manifestations en présentant près de 4000 réserves devant la commission des Lois pour faire traîner les choses et empêcher une décision avant chabbat.
Lors des débats en commission des Lois, les députés Elie Avidar (Israël Beiteinou) et Yoav Segalovitz (Yesh Atid-Telem) ont été particulièrement insultants envers Micky Zohar (Likoud). Ce dernier exhortait les membres de l’opposition de permettre encore vendredi une prise de décision concernant les manifestations. Il a averti qu’en cas de maintien des manifestations samedi soir, des milliers de personnes se rendront dans les synagogues à Yom Kippour avec tous les risques que cela comporte. Il a accusé ceux qui s’obstinent à soutenir le maintien des manifestations d’être d’avance responsables de la montée de la propagation et même des décès qui s’en suivront. « Vous êtes en malade mental ! » lui a alors lancé Eli Avidar qui s’est laissé aller à l’outrance : « Vous irez tout droit en Enfer ! « . « Vous n’êtes qu’un débile ! » lui a répondu Zohar. Yoav Segalovitz a renchéri : « Le président de la coalition est un spécialiste du fiel qui lance des accusations démagogiques et aberrantes ».
Si les choses restent en l’état, les manifestations anti-Netanyahou pourront avoir lieu samedi soir et à l’issue de Yom Kippour.
Photo porte-parole commission des lois