Les environs de la Place du Châtelet étaient bouclés et sous étroite surveillance policière samedi après-midi. A l’appel des organisations Cajpo-EuroPalestine et Droits Devant, et avec la bénédiction du BDS, une manifestation était organisée “pour célébrer la résistance palestinienne à l’occupation” et demander…la “séparation du Crif et de l’Etat”!!
Les participants représentaient un échantillon de cette mouvance rouge-brun-vert qui tient le haut du pavé en France.
Non loin de loin de là, quelques dizaines de militants sionistes tentaient de faire entendre leurs voix.
Sur demande insistante du CRIF, la mairesse de Paris Anne Hidalgo avait finalement souhaité interdire la manifestation à cause de ses hauts risques antisémites. Le président du Crif Robert Ejnes avait mis en garde la municipalité contre le potentiel antisémite d’une telle manifestation: “A chaque fois le scénario est connu: la manifestation est déclarée en soutien au peuple palestinien puis rapidement des militants appellent au boycott d’Israël, crient à l’apartheid et, depuis peu, à la ‘séparation du Crif et de l’Etat’. Pourtant, tous savent que, lorsqu’on dit Crif, ce n’est pas l’institution que l’on vise, mais bien ce qu’elle représente, les Juifs”.
Mais la préfecture de police de Paris a considéré les choses autrement et l’a autorisée, invoquant un argument qui traduit soit une naïveté désolante soit une cécité coupable: “La déclaration de manifestation qui a été transmise à la préfecture de police par les organisateurs ne comporte pas d’éléments d’appels publics et directs au racisme et à l’antisémitisme”!!!
Et comme cela était prévisible, la manifestation a été nettement haineuse et antisémite même si le mot “juif” n’a pas été prononcé par les organisateurs.
Parmi les slogans scandés, il y eut ceux d'”Israël assassin d’enfants”, faisant appel à l’inconscient antisémite venu du Moyen-âge, ou “Etat raciste”. Les organisateurs ont appelé au boycott des produits fabriqués par des entreprises juives de Judée-Samarie, du Golan et de Jérusalem. Ils ont également accusé le gouvernement français d’être “complice des assassins sionistes” et lancé un appel aux électeurs pour qu’ils ne votent pas pour des candidats qui “soutiennent les crimes israéliens”.
Jean-Claude Amara, président de Droits Devant n’a dupé personne en clamant: “Nous ne sommes pas antisémites: nous sommes antifascistes, antisionistes et nous luttons pour l’égalité des droits alors que le peuple palestinien est privé de tous ses droits fondamentaux!” Et parmi les nombreuses pancartes présentées, l’une mentionnait des déclarations de Juifs et d’Israéliens qui soutiennent le boycott d’Israël.
Face à cette nouvelle manifestation de haine, quelques dizaines de militants sionistes qui appelaient eux à “séparer les antisémites de l’Etat” et criaient “Israël vivra!”.
Jean-Marc Moskovitz, président d’Europe-Israël a dénoncé l’attitude des pouvoirs publics: “C’est la première fois depuis la collaboration entre la police de Vichy et l’occupant nazi qu’une manifestation antisémite est autorisée par la police dans la capitale et qu’elle est sous sa protection”.
Ce laxisme envers les manifestations antisémites est d’autant plus insupportable qu’à l’approche de cette manifestation, les autorités avaient demandé à une synagogue située non loin du lieu de la manifestation de rester fermer ce shabbat!
Photo Illustration