Ce samedi soir, le parti Avoda a organisé, Kikar Tsion à Jérusalem une manifestation à la mémoire d’Itshak Rabin, z’l. La date de son décès est pourtant le 4 novembre (12 Hechvan) mais les leaders du parti ont décidé de l’avancer à ce soir afin de s’en servir de tremplin pour les élections de ce mardi.
D’ailleurs, la manifestation à la mémoire de l’ancien Premier ministre assassiné a véritablement tourné au meeting électoral avec un ennemi pointé par les intervenants: Itamar Ben Gvir.
»Le Premier ministre Itshak Rabin, le Chef d’Etat-major de la victoire de la Guerre des Six Jours, le libérateur de Jérusalem, le ministre de la Défense deux fois », a énuméré Merav Mihaeli avant d’adresser une pique à peine cachée à Binyamin Netanyahou: »le Premier ministre qui a ordonné l’opération d’Entebbe – et le véritable courage dans l’opération Entebbe est de l’avoir décidée ». Le frère de Binyamin Netanyahou, Yoni Netanyahou était l’un des officiers du commando qui a réalisé cette opération de sauvetage et qui a été tué pendant sa mission.
Le choix du lieu de la manifestation ce soir n’a pas été laissé au hasard et Merav Mihaeli l’a rappelé. Quelques semaines avant l’assassinat d’Itshak Rabin, z’l, un rassemblement de la droite contre les accords d’Oslo se tenait au même endroit. Binyamin Netanyahou, alors jeune leader au Likoud, s’était exprimé du haut d’une terrasse d’un des immeubles. Dans la foule, certaines personnes ont crié »Mort à Rabin » et l’ont traité de »traitre ». Il lui est reproché de ne pas les avoir fait taire. Netanyahou s’est toujours défendu en disant que de là où il était il ne pouvait pas les entendre.
Mihaeli a poursuivi: »C’est là aussi, d’après ce que m’a rapporté Rina Matsliah (journaliste, ndlr) qui couvrait l’événement, qu’Itamar Ben Gvir a distribué des prospectus avec Rabin en S.S ».
L’ancien député travailliste, Micky Rosental, a déclaré: »On dit que cette manifestation est politique, c’est vrai. L’assassinat aussi était politique. Nous ne sommes pas venus pour verser une larme ni pour parler du passé. Nous sommes venus pour nous assurer que ce qui a été n’est pas ce qui sera ».
L’ancienne ministre Tsipi Livni a également prononcé quelques mots et s’en est prise à Ben Gvir: »Nous sommes ici face au pistolet pointé de Ben Gvir », a-t-elle lancé devant les participants.