Le gouvernement israélien a soumis sa réponse officielle à la Haute cour, en réaction aux recours déposés contre le limogeage du chef du Shin Bet. Cette réponse requise par la procédure est censée fournir à la Cour les contre-arguments nécessaires à l’examen des recours qui aura lieu en début de semaine. En attendant cet examen, la Cour suprême a gelé la destitution de Ronen Bar, votée par le gouvernement il y a deux semaines.
Dans sa réponse, Benjamin Netanyahou affirme que le maintien de Ronen Bar à ce poste constituerait « un préjudice irréversible à la sécurité de l’État ». « Forcer à son maintien en poste est inacceptable et incompatible avec les pouvoirs conférés à un gouvernement élu dans un pays démocratique qui croit en la sécurité de l’État et de ses citoyens. Si la position des pétitionnaires est acceptée, nous aurons une force de renseignement armée indépendante du gouvernement démocratique du pays. Chaque jour ou nuit supplémentaire dans cette situation pourrait causer des dommages irréversibles à la sécurité de l’État et à la tranquillité de ses citoyens et de ses soldats. D’où l’urgence de ce limogeage », écrit-il.
.Un point central de l’argumentation gouvernementale concerne la séparation des pouvoirs. Le Premier ministre argue que les pétitionnaires cherchent un « renversement de l’ordre gouvernemental » en transférant le contrôle du Service de sécurité générale du pouvoir exécutif au pouvoir judiciaire, contrairement aux dispositions légales. « L’honorable Cour n’est pas l’instance compétente pour décider qui dirigera le Service de sécurité générale. Elle n’en a ni l’autorité ni les moyens », poursuit Netanyahou. Il illustre son propos en comparant la situation à celle du Premier ministre lui-même, qui ne pourrait pas contester devant la Cour une motion de défiance de la Knesset.