L’unité « Oketz » utilise des chiens pour diverses missions. Elle existe au sein de Tsahal depuis 1974, mais la Haganah se servait déjà de ces animaux dès 1939. Oketz est devenue un appui indispensable pour de très nombreuses opérations militaires.
Un chien qui devient combattant
Les chiens de l’unité sont soit des descendants de ceux qui y servent déjà, soit choisis à travers le monde par des experts qui les sélectionnent en fonction de leurs propriétés et de leur intelligence. Ce sont tous des bergers allemands, des bergers belges ou des bergers hollandais. Les chiots n’attendent pas de rencontrer les soldats pour commencer leur entraînement. Pendant une année entière ils sont formés à leur mission de combattant.
Trois types de chiens sont alors dressés : les chiens d’attaque qui aident à la recherche de terroristes, les chiens qui détectent les explosifs et ceux qui suivent les traces des infiltrés, aux frontières notamment. Au bout de l’année de dressage, on attribue un soldat à chaque chien, les entraînements à deux sont alors intensifs pendant toute la durée du service.
« Un compagnon, mais avant tout un outil »
Eliel a fait ses trois ans de service militaire au sein de l’unité Oketz. Il a toujours voulu y entrer, travailler avec un chien l’intéressait beaucoup. « Le chien que j’avais était compétent pour détecter les explosifs », raconte-t-il. Seul le soldat attitré au chien a le droit de s’en occuper sur la base. Si pour une raison quelconque le chien ne peut pas sortir en opération, alors le soldat reste aussi à la base et vice-versa. Ils forment une équipe en dehors et sur les champs de bataille. « La relation qui se crée avec le chien est un peu bizarre », confie Eliel, « on noue des liens très forts, chaque soldat sait que le chien peut lui sauver la vie. Pourtant, on doit aussi garder à l’esprit qu’il s’agit d’un outil de combat ».
Une « arme » redoutablement efficace
En effet, en opération le soldat et son chien sont affectés en renfort d’une autre unité sur le terrain. Si des soldats doivent entrer dans une maison, par exemple, le chien passe d’abord afin de déceler la présence de terroristes ou d’explosifs. Et il fait un travail remarquable : « le chien ne se trompe pas, il sait ce qu’il fait, il trouve les pièges avant qu’ils ne se déclenchent ». Il arrive aussi malheureusement que le chien soit la première victime. « Très souvent le chien va sentir la présence d’un terroriste parce qu’il est armé. Et il va subir les premiers coups de feu », se souvient Eliel. Dans ce cas, il arrive que le chien soit blessé ou tué. « On ne laisse jamais un chien sur le terrain », affirme Eliel, « sauf si le risque pour le récupérer est vraiment trop important, mais on fera tout pour le sortir ». Lorsque le chien est tué se pose alors avec encore plus de vigueur la question de la nature de cet animal. Pour le soldat qui l’accompagne, c’est une grande tristesse évidemment. Mais Eliel le rappelle : « s’il n’y a que le chien qui est atteint, alors l’opération reste un succès, car grâce à lui on aura épargné la vie de soldats ».
Ainsi, pour ne citer que les plus récentes interventions, pendant l’opération Plomb Durci les chiens ont détecté plus de 30 charges explosives et trois d’entre eux ont été tués. Ils ont aussi été d’un grand secours pendant les recherches pour retrouver Guil-Ad, Naftali et Eyal, z”l. L’unité Oketz s’est également illustrée pendant Tsouk Eitan, puisque les chiens ont permis de trouver des explosifs mais aussi de nombreux tunnels. Quatre chiens ont trouvé la mort lors de ces opérations. L’armée voue un grand respect à ses compagnons. De beaux enterrements sont organisés, le cimetière militaire pour chiens est joli et bien entretenu. D’ailleurs tous les ans, le 30 août, une cérémonie s’y déroule en souvenir des chiens morts au combat.
Impressionnant
C’est le mot de conclusion. Eliel affirme : « C’est impressionnant ce que les chiens savent faire et ce qu’on peut les amener à faire » ! Après 6 à 8 ans de service, les chiens partent pour une retraite bien méritée, parfois même ils sont adoptés par les soldats qui les ont accompagnés.
Guitel Ben-Ishay