Pékoudé est la dernière paracha de Chémot, le second livre de la Tora. Elle nous décrit en détail l’édification du Michkan, le Sanctuaire mobile du désert.
Le Michkan était le lieu de « rendez- vous » de Dieu et des Enfants d’Israël. Mais il fut aussi celui qui permit aux Hébreux d’obtenir le pardon divin après la dérive du Veau d’or.
Pour mieux cerner cette corrélation, il nous faut au préalable nous interroger sur la véritable portée de cette terrible faute.
Un antidote au Veau d’or
Le mot « idolâtrie » est rendu en hébreu par l’expression Avoda zara qui signifie littéralement « service étranger ». Les rabbins expliquent ce terme de la façon suivante : le but ultime de la création de l’être humain est que celui-ci établisse une relation personnelle avec Dieu et le Tikoun Olam. C’est-à-dire un monde où règne la justice sociale.
Cela signifie que toutes nos pensées, nos paroles et nos actions doivent être orientées vers ce but ; sans quoi nous tomberions dans une forme d’idolâtrie. Voici deux exemples : utiliser son argent pour des choses complètement inutiles au lieu de le donner à des nécessiteux ou bien consacrer son temps à des activités futiles au lieu d’aider son prochain ou de s’approfondir dans la connaissance de la Torah.
Parce qu’il constitue un lieu entièrement consacré au service divin, le Michkan est donc l’antidote de la faute du Veau d’or.
En édifiant le Michkan, nos ancêtres démontrèrent qu’il est possible de consacrer son existence aux valeurs de justice et de charité prônées par la Tora et de contrebalancer la faute du veau d’or.
Un élan unitaire
Le Michkan avait aussi une autre fonction. L’idolâtrie et par extension l’ensemble de nos manquements ont pour fondement la recherche d’un désir égoïste. Commettre une faute, c’est faire passer ses considérations personnelles, son confort avant la volonté du Créateur. Cette mise en valeur de soi entraîne inéluctablement une rupture avec notre prochain. En effet, plus on valorise son moi, moins on devient capable d’accorder de l’attention aux besoins d’autrui. C’est cet égocentrisme que le Michkane vient corriger : l’offrande collective pour l’édification du Michkane met en valeur l’unité profonde qui existait au sein du peuple juif. Cet élan unitaire vient réparer les divisions humaines que la faute du Veau d’or avait engendrées.
Il n’appartient pas à un être humain d’expliquer le pourquoi de la situation que la planète vit actuellement. La panique et la peur sont également contagieuses. Un minuscule virus a plongé l’ensemble de l’humanité dans une angoissante incertitude. Tous nos plans sont bouleversés.
Il nous reste cependant une certitude qui est apaisante.
Suivons donc scrupuleusement toutes les recommandations des autorités sanitaires. L’une d’entre elles consiste à se laver régulièrement et méticuleusement les mains avec du savon. Et chaque fois que nous le faisons rappelons-nous que nous sommes tous »dans les mains » du Bon D.ieu.
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