La mort du président Ouzbek Islam Karimov signe la fin d’une page d’histoire de vingt-cinq ans dans cette ancienne république soviétique. Cette période fut caractérisée par une pauvreté économique doublée d’un régime autoritaire et violent – mais laïc – qui a su résister aux sirènes de l’Islam et a gardé des liens avec l’Occident.
Désormais, la boîte de Pandore est prête à s’ouvrir et ce pays de trente millions d’habitants où se côtoient des très nombreux clans et ethnies, risque de connaître le même sort que d’autres pays tels que l’Afghanistan, la Syrie ou l’Irak. Tous le ingrédients sont là: pauvreté, fin d’un régime autoritaire mais centralisé, chaos politique, clanisme, et surtout, influence croissante d’éléments islamiques qui entrent dans le pays depuis l’Afghanistan, son voisin du sud. Une guerre civile dans ce pays n’est donc pas à exclure, qui provoquerait, en dehors de nombreuses victimes, un flot de réfugié vers le Russie mais aussi l’Occident.
Contrairement à ce qui se passe généralement dans les pays d’Asie centrale, les présidents désignent de leur vivant celui qui les remplacera un jour. Islam Karimov ne l’a pas fait, et il est très peu probable que l’une de ses deux filles lui succédera. Ce qui augmente encore les risques de chaos politique. Pour l’instant, l’intérim sera assuré par Chavkat Mirzioïev, Premier ministre depuis 2003.