Le directeur du Mossad, David Barnea, s’est exprimé mardi lors de la conférence internationale annuelle de l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS), où l’agence de renseignement a reçu un prix pour sa contribution exceptionnelle à la sécurité d’Israël dans le cadre de l’opération Bipeurs au Liban.
« Le Mossad accomplit sa mission de sécurité de l’État et de ses citoyens. L’opération Bipeurs est un exemple clair de la réalisation de notre mission. Elle a été planifiée de manière créative, en faisant preuve de sophistication et de ruse », a déclaré Barnea. « Cette opération symbolise le tournant de la guerre dans le nord et le point de départ des dix jours durant lesquels la situation s’est retournée contre nos ennemis. Une ligne claire peut être tracée depuis les bipeurs jusqu’à l’élimination de Nasrallah et l’accord de cessez-le-feu », a-t-il ajouté.
Le chef du Mossad a souligné l’impact profond de l’opération sur l’organisation terroriste : « Le Hezbollah a subi un coup extrêmement sévère qui a brisé l’esprit de l’organisation. La victoire dans une guerre ne se mesure pas au nombre de morts ou de missiles, mais à la victoire sur l’esprit, le moral et la motivation de l’ennemi. »
Dévoilant certains détails de l’opération, David Barnea a indiqué : « Le dilemme pour lancer l’opération était grand. Je n’entrerai pas dans les détails, mais je dirai simplement que dans le débat qui a abouti à l’approbation de l’opération, deux écoles de pensée ont été présentées, qui étaient correctes à l’époque. Le Premier ministre a pris la décision d’approuver l’attaque en totale opposition avec la position dominante dans le débat, et nous voilà en train de recevoir ce prix », a-t-il expliqué.
Le chef du Mossad a par ailleurs confirmé que l’opération des téléavertisseurs n’était pas une initiative spontanée, mais était planifiée depuis des années. « L’opération a commencé lorsque Tamir Pardo était à la tête du Mossad et s’est poursuivie sous le mandat de Yossi Cohen. Elle s’appuyait sur une profonde connaissance de l’ennemi et sur l’exploitation de ses faiblesses technologiques », a-t-il déclaré. « Nous avons imaginé une autre façon de nuire aux terroristes : en faisant exploser des engins fixés sur leur corps. L’occasion s’est présentée et la première cargaison de 500 téléavertisseurs est arrivée quelques semaines avant le 7 octobre. La quantité totale de matière explosive utilisée pour l’opération Bipeurs était moins importante que celle que l’on trouve dans une seule mine. »