Sur fond de protestation contre le vote de la Loi de la Nation, le député arabe israélien Zoheir Bahloul (Camp Sioniste) a annoncé sa démission de la Knesset. Lors d’une émission il a déclaré: “Je ne peux plus être ainsi en spectateur dans une Knesset qui exclut et qui est raciste comme rarement on peut l’être. Nous sommes citoyens de l’Etat d’Israël mais nous sommes les indigènes de ce pays. Nous étions là avant que cet Etat naisse, toutes nos racines sont fortement enracinées dans cette terre. Je préfère quitter ce navire en perdition. Je vais m’éloigner de cette Knesset comme on doit s’éloigner d’un incendie qui s’étend. Je suis déçu de mon parti. Il fait des efforts mais c’est une opposition impotente. Ma décision et définitive. La Loi de la Nation a exclu la population arabe de l’exigence d’égalité dans l’Etat d’Israël”.
Affirmation fausse du reste, car la loi prévoit une égalité totale – de droits mais aussi de devoirs – entre tous les citoyens, mais ne confère des droits nationaux qu’au peuple juif, ce qui est insupportable pour les Arabes. Nous sommes au noeud du problème.
Suite à cela, la Liste arabe unifiée s’est réunie et à l’issue de la séance, le député Juma’a Azbarga a déclaré: “Il est temps de créer un conseil supérieur des Arabes de 1948 et de démissionner collectivement de la Knesset”. Une décision qui serait bienvenue!
Un signe qui indique l’ampleur du travail de sape antisioniste effectué par des milieux arabes israéliens auprès de la communauté druze, un groupe mixte arabo-druze a été créé ces derniers jours dans le but de fédérer le combat contre la Loi de la Nation. A la réunion de fondation ont notamment participé les anciens députés druzes Abdallah Abou Arouf (communiste antisioniste) et Saïd Nafaa (Balad). Le président de ce nouveau comité Ghaleb Sif a déclaré: “Il est temps que les Arabes et les Druzes unissent leurs forces. Dans les villages, les gens comprennent aujourd’hui que l’égalité des droits n’est pas fonction de la fidélité à l’Etat d’Israël ou du service militaire mais qu’il est question de démocratie qui respecte tous ses citoyens, juifs et arabes. Notre combat fait partie du combat arabo-palestinien et de celui des forces démocratiques dans le pays. L’objectif est donc clair.
Les réactions au sein du Camp Sioniste à la démission de Zoheir Bahloul sont nombreuses. Le président Avi Gabbaï a écrit: “Je respecte sa décision. En vue des prochaines élections nous ferons en sorte d’avoir une représentation honorable de la population arabe israélienne”. Cette réaction laconique traduit les relations tendues qui régnaient entre les deux hommes. Les déclarations répétées de Zoheir Bahloul contre la définition sioniste de son parti avaient fini par excéder le président du Camp Sioniste qui avait confié qu’il ne souhaitait pas la présence de ce député lors de la prochaine Knesset. Zoheir Bahloul aurait donc pris comme prétexte cette loi pour prendre les devants.
Tsipi Livni, oubliant qu’elle appartient au Camp…Sioniste, a déclaré: “Je regrette la décision de Zoheir Bahloul en ces jours où la dictature de la majorité et le nationalisme portent atteinte aux minorités dans notre société. Il est temps d’unir les forces de tous ceux qui croient dans un Etat à la fois juif, démocratique et qui accorde l’égalité à tous”.
Autre réaction populiste, Revital Sweid a déclaré: “Je regrette la décision de Zoheir Bahloul. Même si nous étions en désaccord sur certains points, Zoheir Bahloul est un ami et un réel gentleman. Sa démission place un miroir devant ce gouvernement destructeur de droite qui a adopté une loi nationaliste et qui divise (…) Sa décision est une victoire pour les partisans de cette loi qui souhaitent que les Arabes deviennent des citoyens de seconde catégorie. J’appelle le Premier ministre à se ressaisir, à annuler cette loi et à réparer les dégâts”.
Faisant lui-aussi oeuvre de contrition, Hilik Bar, secrétaire-général du Camp Sioniste a déclaré: “La démission de Zoheir Bahloul prouve que nous ne savons pas vraiment accepter celui qui est différent, même si ce qu’il dit est parfois difficile à entendre, mais dit avec noblesse et un ivrit impeccable…”
A l’opposé, le ministre de l’Education Naftali Benett a déclaré: “Il y a une campagne de dénigrement sans précédent et injustifiée contre la Loi de la Nation, avec aujourd’hui la démission de Zoheir Bahloul qui a déjà fait savoir par le passé que son identité palestinienne et plus forte que son identité israélienne. La Knesset ne pleurera pas son départ. Qu’il démissionne! La Loi de la Nation est indispensable a vu de la déliquescence progressive des bases nationales de notre Etat suite à diverses décisions de la Cour suprême. Contrairement à ce que l’on cherche à faire croire, cette loi ne concerne aucunement les droits individuels des citoyens d’Israël mais uniquement les aspects nationaux de l’Etat…”
Plus passent les années, plus la clarification se rapproche quant aux grandes questions liées au retour du peuple juif à l’indépendance.
Photo Gili Yaari / Flash 59
Ces très bien a quand son départ d Israël avec les autre députés arabes ?
BON VENT VERS LA FRANCE AVEC MACRON