
La loi sur la citoyenneté et ses implications sur les réunifications familiales dans la population arabe continue à provoquer de vifs échanges entre majorité et opposition. Jeudi, le ministre de la Défense Benny Gantz a demandé à la présidente de la coalition Idit Silman (Yamina) de « mobiliser toutes les forces sionistes à la Knesset » en faveur de la prorogation de la législation en vigueur depuis 2003. Par ailleurs, Benny Gantz a contacté le chef de l’opposition Binyamin Netanyahou pour lui demander de soutenir la proposition du gouvernement. Le ministre a déclaré : « Il s’agit d’une loi indispensable pour préserver la sécurité d’Israël et son caractère juif et démocratique. Il faut donc placer les impératifs sécuritaires au-dessus des considérations politiciennes. Même dans des situations politiques difficiles nous avons mis Israël avant tout… »
Cette déclaration lui a valu une réponse cinglante de la part du Likoud : « Quand on prétend placer la sécurité d’Israël au-dessus de tout on ne forme pas d’alliance gouvernementale avec un parti qui soutient le terrorisme ».
Plus tôt dans la journée, la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked avait annoncé qu’elle déposerait son propre projet de loi de citoyenneté, mais sachant que Ra’am et Meretz y sont opposés, elle avait déclaré : « Je n’ose m’imaginer que l’opposition (de droite) portera atteinte à la sécurité d’Israël au nom de considérations politiciennes. Je suis convaincue qu’ils feront preuve de maturité et soutiendront le texte. Je suis également certaine que le chef de l’opposition respectera sa parole lorsqu’il dit que pour la sécurité d’Israël il n’y a ni opposition ni coalition et que nous sommes tous sur le même front ».
Ces propos, après tout ce qui s’est passé ces dernières semaines, ont été très critiqués dans l’opposition de droite qui s’est insurgée contre le fait que Shaked court soudain demander de l’aide à ceux à qui elle a tourné le dos dès qu’elle est en difficulté au sein de sa propre coalition, une semaine à peine après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement.
Jeudi soir, l’opposition a elle-aussi annoncé qu’il déposera une proposition de loi fondamentale sur l’Immigration, qui comprendra notamment toutes les mesures nécessaires à stopper la réunification des familles qui est un moyen détourné d’appliquer le « droit au retour » des Arabes « palestiniens ». La proposition de loi est signée par les députés Betzalel Smotritch (Hatziyonout Hadtit), Amir Ohana (Likoud), Ouriel Bosso (Shass), Itshak Pindrus (Yahadout Hatorah) et même Amihaï Shikli (Yamina)!
Photo Olivier Fitoussi / Flash 90