Alors que le président français Emmanuel Macron a déployé tout son art pour convaincre Donald Trump et le Congrès US de ne pas abandonner l’accord avec l’Iran, le président Hassan Rohani a déjà répondu d’avance: “L’Iran n’acceptera aucune modification à cet accord ni une nouvelle annexe concernant les autres points tels que le programme balistique ou les projets iraniens en Syrie”. Les Iraniens se sentent soutenus par la Russie mais aussi par l’Union européenne qui jugent “inopportune” la remise en cause de l’accord signé à Vienne en 2015. La déléguée aux Affaires étrangères de l’UE, Federica Mogherini a encore répété que l’accord signé avec l’Iran fonctionne bien et qu’il faut le préserver…
Visant sans les nommer Donald Trump et Emmanuel Macron, le président iranien a dit: “Ensemble, avec le chef d’un pays européen, ils disent : ‘Nous voulons décider pour un accord conclu à sept’. Pour quoi faire ? De quel droit ? ». Hassan Rohani s’est même permis de railler le président américain, en déclarant “qu’un commerçant n’a pas à se mêler des affaires internationales”.
Et pendant ce temps, l’Iran redouble d’efforts pour acheminer des armes en Syrie à destination de l’armée syrienne, des milices pro-iraniennes et du Hezbollah libanais. Les services de renseignements américains et israéliens ont noté un net regain dans les aller-retour d’avions de transports iraniens entre Téhéran et Damas. L’Iran camoufle également des avions de ligne en avions de transport afin de tromper – sans succès – les renseignements occidentaux. Certains appareils peuvent transporter du matériel militaire lourd et des missiles.
De leur côté, les Russes ont confirmé l’envoi prochain des fameux missiles S-300 à la Syrie, ce qui posera un sérieux problème à l’armée de l’air israélienne dans sa tentative d’empêcher l’installation de l’Iran en Syrie. Le système radar des S-300 est capable de détecter un appareil qui vient à peine de décoller à une distance de 300km. Le département technologique de l’armée de l’air devra trouver une parade à ce danger sous peine de voir réduite significativement la liberté d’action des appareils de Tsahal en Syrie.
L’inquiétude est perceptible en Israël tant face à ces développements tactiques que face à une éventuelle volte-face du président américain concernant l’accord, suite au “show” du président Macron. Une petite phrase de Donald Trump n’a pas échappé aux oreilles israéliennes: “Les grands dirigeants doivent être capables d’avoir parfois de la souplesse dans leurs idées”…
Les dirigeants israéliens vont devoir mettre les bouchées doubles d’ici au 12 mai pour convaincre la Maison-Blanche de ne pas se laisser influencer par les arguments des Européens qui sont principalement mus par des intérêts économiques et commerciaux et mettent l’Etat d’Israël en danger. Depuis les Accords de Munich de 1938 et jusqu’à l’heure actuelle, les dirigeants européens ont perdu toute crédibilité dans la capacité de se mesurer aux dangers que constituent les pays totalitaires et hégémoniques.
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