”L’Affaire Marco Polo” dévoilée par le site Mediapart et confirmée par des sources policières concerne l’arrestation fin avril dernier en France de deux individus soupçonnés de préparer des attentats contre des Juifs et/ou des Israéliens.
Abdelkrim S et sa compagne Sabrina B auraient été missionnés par Téhéran pour ”frapper des cibles civiles” afin d’accentuer ”le sentiment d’insécurité au sein de l’opposition” au gouvernement iranien et parmi ”la communauté juive et/ou israélienne”, explique une synthèse de la Direction générale de la sécurité intérieure française (DGSI).
Ces cibles se trouvaient en France mais aussi en Allemagne. L’homme, un franco-algérien, était déjà connu des services de police mais de ceux de lutte contre le terrorisme.
Le site Mediapart publie un extrait du rapport de synthèse publié début mai par le Parquet national antiterroriste. Il confirme que ”l’emploi par la République islamique de “proxies” issus du milieu de la criminalité organisée à des fins opérationnelles sur le sol européen est caractéristique du terrorisme d’État iranien”.
L’alerte a été donnée début avril par le Mossad au sujet d’une menace iranienne sur des intérêts israéliens. La cible était un ancien consultant d’une société de sécurité basée à Tel-Aviv qui a dû quitter la France plusieurs fois avec sa famille pour être mis à l’abri.
La cellule terroriste a, par ailleurs, incendié plusieurs entreprises appartenant à des Israéliens dans le sud de la France, à la fin de l’année 2023.
Le 22 avril, la DGSI a été informée d’un projet d’attentat en Allemagne impliquant Abdelkrim S. mais aussi deux autres individus: Ümit B., un Lyonnais d’origine kurde et Sedat K., détenu au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier. Il aurait échangé avec les deux autres par le biais d’un téléphone que les gardiens ont retrouvé caché sous son matelas dans sa cellule. Ümit B. serait le lien entre le crime organisé et la force Al-Qods. C’est lui qui donnait les ordres à Abdelkrim S.
Cette attaque avait pour cible trois personnes qui avaient un ”rôle au sein de la communauté juive allemande” et d’étroites ”relations avec l’ambassade d’Israël en Allemagne”, rapporte Mediapart.
Le 4 mai dernier, Abdelkrim S. et sa compagne ont été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste.