Deux faits récents montrent bien que l’accord du 14 juillet dernier conclu à Vienne sur le nucléaire – mais toujours pas signé par les parties – a aidé à réintégrer le régime des mollahs au sein de la communauté internationale en accordant dans les faits à Téhéran une totale impunité pour ses agissements illégaux…
En flagrante violation d’au moins deux Résolutions du Conseil de Sécurité (CDS) de l’ONU, l’Iran a procédé à deux reprises cet automne à deux essais de missiles balistiques à moyenne portée capables de porter des charges nucléaires très loin de son territoire.
Ce round d’essais a débuté le 10 octobre dernier par le lancement du Shabab-3 équipé d’un système de guidage de très haute précision. Puis, le 21 novembre, une version encore plus améliorée de ce missile balistique a été testée : le Ghadr-110 d’une portée de 1 800 à 2 000 kms. Des essais qui n’ont entraîné que des protestations purement verbales de l’ONU, les USA, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne se bornant à demander au CDS onusien de « prendre des mesures » contre cette double violation – autant de vœux pieux évidemment non-suivis d’effet !
Alors que Samantha Power, la représentante américaine à l’ONU, devait déclarer après le 1er tir que « les USA sont très soucieux de ces lancements de missiles », la Maison Blanche s’est refusée quant à elle à tout commentaire après le 2ième exercice iranien…
Rappelons à ce propos que l’une des grandes lacunes de l’accord JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action) du 14 juillet dernier entre l’Iran et les puissances du P 5 + 1 tient justement au fait que ce pacte n’a pas mentionné le dossier pourtant essentiel du programme de fabrication et d’essais de missiles balistiques des mollahs iraniens – qui s’en donnent désormais à « cœur joie » pour encore progresser en toute impunité dans ce domaine !
Autre indication des coudées bien trop franches accordées depuis bien longtemps par les grandes puissances à Téhéran: un rapport publié le 2 décembre dernier par l’Agence internationale à l’Energie atomique (AIEA) supervisé par Yukiya Amano, son directeur-général, a établi que l’Iran « n’a pas coopéré de manière satisfaisante avec l’ONU pour répondre aux 12 questions-clés » qui lui avaient été posées à de nombreuses reprises depuis 2003 et plus précisément depuis 2012 sur ses activités nucléaires dites « secrètes » menées dans le vaste site souterrain de Parchin – entre autre celles concernant « le développement de charges nucléaires explosives »… Un doux euphémisme qui vient bien tard (5 mois après l’accord de Vienne !) pour suggérer que l’Iran a depuis longtemps engagé la préparation de plusieurs bombes atomiques.
De quoi faire rougir a posteriori le président Obama qui avait promis en juillet que l’accord de Vienne serait basé sur « des contrôles et vérifications sans précédent des activités nucléaires iraniennes ». Réaction grotesque d’un haut-responsable de son administration après la publication de cet accablant rapport de l’AIEA : « Nous n’escomptions guère que Téhéran s’explique sur toutes ces questions, et d’ailleurs nous n’en n’avons nullement besoin pour continuer d’appliquer cet accord ».
Résultats de cette indifférence occidentale : malgré ses récents revers militaires en Syrie, l’Iran est désormais considéré comme un acteur respecté et incontournable pour résoudre ce conflit, comme le prouve la présence d’une délégation iranienne à la Conférence de Vienne du début novembre dernier sur la Syrie… Richard Darmon pour Hamodia