Le centenaire de la Déclaration Balfour a donné lieu à de nombreuses manifestations de célébration – dont la plus impressionnante en Grande-Bretagne – mais aussi de protestation.
Que les Arabes palestiniens et leurs partisans considèrent la Déclaration Balfour comme un texte “nul et non avenu” n’est guère étonnant. Ce document les embarrasse car il ne fait aucunement mention de l’existence d’un “peuple palestinien” distinct de la nation arabe en 1917. Mais lorsque des Juifs israéliens la contestent et se permettent de demander sa reformulation au détriment de leur propre pays cela prend une toute autre dimension.
L’extrême gauche israélienne est depuis longtemps sortie du consensus israélien et elle est devenue une véritable machine de propagande au service des imposteurs arabes palestiniens et leurs alliés. Les noms que l’on retrouve dans d’innombrables conférences, initiatives, pétitions et déclarations à l’étranger sont toujours les mêmes et se retrouvent dans un microcosme d’intellectuels atteints par un aveuglement idéologique, un mal d’identité juive ou pire, par la haine des leurs.
“La promesse saugrenue des Britanniques – Nécessité d’une nouvelle approche“, est le titre d’une lettre adressée par des activistes israéliens d’extrême gauche au gouvernement britannique, dans laquelle ils ne demandent ni plus ni moins…de “corriger le préjudice historique causé [aux Arabes palestiniens] par la Déclaration Balfour“! Parmi les signataires on trouve des grands noms du gauchisme israélien: Mossi Raz, co-fondateur de Shalom Akhshav et député Meretz depuis le retrait de Zehava Gal-On, Lior Amihaï directeur-général de Yesh Din, Yehoudit Oppenheimer, directrice-générale d’Ir Amim ou encore Yaël Patir directrice de la branche israélienne du lobby américain de gauche J-Street. Mais l’initiative revient à deux individus qui ont déjà fait parler d’eux sous d’autres latitudes: les anciens ambassadeurs Alon Liel et Ilan Baroukh. Ces deux ex-diplomates en mal de notoriété ont notamment été à l’origine du lobbying auprès de gouvernements et parlements européens afin qu’ils reconnaissent “l’Etat de Palestine” et ce sont eux aussi qui ont fait capoter la nomination de Dany Dayan comme ambassadeur d’Israël au Brésil en faisant une campagne de shaming auprès du gouvernement brésilien.
Dans leur lettre, les signataires reconnaissent certes que la Déclaration Balfour “fut un pas significatif vers l’Etat juif” mais affirment qu’elle a également constitué “une erreur historique dans sa formulation“: “Les graines du conflit ont été semées en 1917 car la déclaration était floue et non contraignante“. Ils reprochent au texte de “ne pas avoir fixé de frontières au Foyer Juif” et de “ne pas avoir rappelé en détails les droits des habitants palestiniens autochtones qui étaient là depuis des siècles et notamment le droit à l’autodétermination des Palestiniens dans le cadre d’un Etat aux côtés de l’Etat juif“. Cette dernière phrase ne peut être qualifiée autrement que comme du révisionnisme historique.
Si le texte de la Déclaration Balfour, dont chaque mot était pesé, ne parlait que de “droits civils et religieux des collectivités non-juives existant en Palestine” ce n’est pas pour rien: la Palestine n’était pas un Etat arabe ni un Etat tout court, et diverses communautés vivaient dans cet espace géographique. Il ne pouvait donc être question de droits nationaux d’un peuple qui n’existait pas! Quant aux frontières, il était bel et bien question de la Palestine des deux rives du Jourdain, comme cela fut confirmé à la Conférence de San Remo (1920) avant que la Grande-Bretagne ne détache la rive orientale, soit les trois-quarts de la Palestine pour y créer le royaume artificiel de Transjordanie.
Les courbes de l’immigration en Palestine à la fin du 19e siècle et dans les premières décennies du 20e siècle montrent clairement que de nombreux Arabes de la région ainsi que des membres d’autres ethnies immigrèrent en Palestine attirés par les perspectives de travail et d’amélioration des conditions de vie créées par l’établissement sioniste. On sait par exemple que la population arabe de Palestine augmenta de 120% entre 1922 et 1947. Ou encore que c’est dans les villes juives comme Haïfa ou Jérusalem que l’augmentation de la population arabe fut la plus spectaculaire. Ce n’est pas dû au hasard.
C’est ce conglomérat hétérogène de populations proche-orientales qui fut ensuite utilisé par le mufti antisémite Hadj Amin Al-Husseini pour inventer un “peuple palestinien” imaginaire dont le seul objectif est de contester la légitimité d’un Etat juif. Ce “peuple palestinien” est aujourd’hui considéré dans le monde comme une donnée historique, avec “l’aimable concours” de compagnons de route de l’industrie du mensonge tels que les signataires de cet appel.
Peu nombreux, non représentatifs du mainstream israélien mais bruyants et surtout très écoutés à l’étranger, ces irresponsables individus de la gauche extrême n’ont pas fini de causer du tort à l’Etat d’Israël et à la cause sioniste.
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