Dans un premier témoignage accordé à la chaîne américaine Fox News samedi, Tal Shoham, récemment libéré après 505 jours de captivité à Gaza, a dévoilé les conditions inhumaines de sa détention par le Hamas.
Capturé lors de l’attaque du 7 octobre au kibboutz Be’eri, où il passait les vacances avec sa famille chez ses beaux-parents, l’ancien otage de 40 ans a relaté comment il s’est rendu aux terroristes pour protéger les siens. « Je suis sorti de l’abri et j’ai levé les mains, » a-t-il expliqué. « Un homme au regard meurtrier m’a conduit jusqu’à la route et jusqu’à la voiture. »
« Lorsque nous sommes arrivés à Gaza, je suis sorti de la voiture et un terroriste a pointé sa Kalachnikov sur moi. Il m’a dit de m’agenouiller, mais j’ai refusé. « Je lui ai dit que ne pouvais pas choisir s’il allait me tuer ou pas, mais que si cela devait être le cas, cela se ferait à mes conditions et qu’il ne m’exécuterait pas à la manière de Daesh », a-t-il poursuivi.
« Lorsque nous sommes arrivés à Gaza, le Hamas m’a exposé comme un trophée et la foule hurlait : « Porc sioniste ». Je me suis alors forcé à sourire, je ne voulais pas leur faire le cadeau de voir la terreur dans mes yeux », a-t-il encore dit.
Durant les 34 premiers jours, Tal Shoham a été maintenu seul, enchaîné dans une maison palestinienne. Sa ration alimentaire était extrêmement limitée : « Pendant les trois premiers jours, j’ai mangé du pain pita. Puis ils ont arrêté de m’en donner, » a-t-il raconté. « Les réserves de nourriture ont diminué. Il y avait des jours où je recevais trois cuillères à soupe d’avocat et trois dattes, ou une demi-orange. »
Mais selon lui, la torture psychologique était bien pire que la faim : « Je n’ai jamais connu une telle souffrance de ma vie. L’isolement, être seul avec des pensées constantes – c’était pire que la faim extrême. »
Sans nouvelle de sa famille, l’Israélien a vécu un véritable calvaire émotionnel. « J’ai dû accepter l’idée que ma famille était morte. Je me suis assis par terre et je me suis imaginé à leurs funérailles. Je m’imaginais en train de me tenir devant leurs tombes – une grande pour ma femme et deux petites pour mes enfants – et j’ai pleuré chacune d’elles. »
Au 34e jour de sa captivité, deux autres otages, Eviatar David et Guy Gilboa-Dalal, ont été amenés dans la même maison. Les privations se sont alors intensifiées : « Nous ne pouvions ni bouger de nos lits ni parler. Nous chuchotions tout ce que nous avions à dire, » a-t-il confié.
Ce n’est qu’au cinquantième jour qu’il a appris que son épouse et leurs deux enfants, également capturés le 7 octobre, venaient d’être libérés. « Le plus important était arrivé : ma famille était en sécurité. Maintenant, je pouvais me concentrer sur mon combat, celui de la survie. »
En juin 2024, Tal et ses compagnons ont été transférés dans un tunnel souterrain, où ils ont rejoint deux autres otages. Les conditions y étaient encore plus éprouvantes : un espace exigu pour cinq personnes, équipé de quatre matelas, d’un trou dans le sol servant de toilettes et éclairé par une seule ampoule.
« Il m’a fallu des semaines pour arrêter de sentir que les murs se refermaient sur moi, pour m’adapter au manque d’oxygène, » a expliqué Tal. La ration d’eau quotidienne était limitée à 300 millilitres par personne, à utiliser tant pour boire que pour l’hygiène personnelle.
L’Israélien a également révélé avoir été battu, surveillé en permanence par des caméras et soumis à des privations aléatoires de nourriture et de sommeil. Les gardiens, des membres du Hamas affectés au creusement des tunnels, poursuivaient leur travail sans relâche : « Ils n’ont pas arrêté de creuser des tunnels, même pas un seul jour. »
Un garde particulièrement cruel les soumettait à des humiliations spécifiques : « Il nous faisait agenouiller comme des chiens et nous battait. Il entrait et criait que nous étions de sales Juifs, il nous frappait, puis dix minutes plus tard, il souriait et apportait de la nourriture. »