L’ancien ayatollah Abdol-Hamid Tehrani a tenu des propos qui tranche singulièrement avec la rhétorique habituelle qui émane des dignitaires religieux iraniens. Ancien ayatollah car il a été démis de ses fonctions par l’ayatollah Ali Khamenei pour s’être rebellé contre lui. Dans une première interview qu’il a accordée à une chaîne de la télévision israélienne, il s’est exprimé avec courage sur son amitié pour Israël et les Juifs et contre le régime iranien actuel qu’il n’hésite pas à qualifier de « dictatorial et violent ». Il rêve même de venir en Israël et de prier…au Kotel !
Lors de l’interview Abdol-Hamid Tehrani confie qu’il s’était rebellé dès 1986 contre la nomination de l’ayatollah Khamenei affirmant alors « qu’il détruirait le pays et la religion ». Cela n’a pas manqué, mais cela lui a valu plusieurs arrestations, cinq ans de prison et le retrait de son titre. Cela ne l’empêche pourtant pas d’exprimer tout haut ses opinions, notamment l’appel à une séparation de la religion et de l’Etat, la défense des minorités et le droit des citoyens de manifester.
Autre « curiosité », Abdol-Hamid Tehrani est un spécialiste de calligraphie, et à ce titre, il a écrit des livres religieux dont certains en hébreu, ce qui lui a valu plusieurs interrogatoires ! Parmi ses œuvres, des Psaumes et également le Livre d’Ezra, qui montre les liens qui prévalaient à cette époque entre les Juifs et les Perses.
Sur le plan des relations avec Israël, Abdol-Hamid Tehrani affirme que de ses contacts avec l’homme de la rue, il ne rencontre pratiquement pas d’hostilité envers l’Etat juif : « Il est temps que le régime iranien cesse de s’inventer des ennemis imaginaires », estime-t-il. Il prétend aussi, mais cela demande des preuves, qu’il ne faut accorder trop d’importance aux slogans des dirigeants iraniens quant à leur volonté « d’éradiquer l’entité sioniste ». « Souvenez-vous ce que disait Saddam Hussein d’Israël et voyez où il est aujourd’hui ! », dit-il en se voulant rassurant.
Il conclut l’interview en espérant, si sa santé le lui permet, de monter un jour dans un avion et de se rendre en Israël. « J’ai toujours demandé à Dieu de me permettre de me rendre un jour à Jérusalem et de prier au Kotel », confie ce dignitaire chiite atypique.
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