Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a répondu ce lundi aux menaces du président américain Donald Trump formulées la veille concernant le programme nucléaire de Téhéran. Lors d’un discours prononcé à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, Khamenei a averti que « l’entité sioniste et les Américains recevront un coup dur et puissant s’ils commettent une quelconque action malveillante ».
Cette déclaration fait suite aux propos tenus par Trump dans une interview à NBC, où il a prévenu que si l’Iran ne parvenait pas à un nouvel accord nucléaire, le pays subirait des bombardements « comme il n’en a jamais vu auparavant ». Le président américain a également menacé d’imposer des « tarifs secondaires » à l’Iran, visant apparemment toute entité maintenant des relations commerciales avec Téhéran.
Les médias iraniens ont rapidement réagi à ces menaces. Le Tehran Times a publié un rapport qualifié d' »exclusif » affirmant que l’Iran aurait déjà préparé des missiles « capables de frapper des positions liées aux États-Unis ». Selon le journal, « un nombre important de ces missiles prêts à être lancés se trouvent dans des installations souterraines dispersées dans tout le pays et sont conçus pour résister aux attaques aériennes ».
Sur le front diplomatique, Téhéran a confirmé avoir répondu à une lettre envoyée par Trump à Khamenei via Oman. Dans cette réponse, l’Iran a exprimé son ouverture à des négociations indirectes tout en rejetant catégoriquement tout dialogue direct tant que Washington maintiendra ses menaces et ses sanctions. Le président iranien Massoud Pazakhian a précisé: « Nous n’avons jamais évité le dialogue, mais la violation des accords a entraîné des problèmes », faisant référence au retrait américain du précédent accord nucléaire en 2018, trois ans après sa signature sous l’administration Obama. « Ils doivent prouver qu’ils peuvent instaurer la confiance », a-t-il ajouté.
Pour appuyer ses menaces, l’administration Trump a procédé à un renforcement significatif de la présence militaire américaine dans la région. La semaine dernière, l’armée américaine a déployé au moins cinq bombardiers furtifs stratégiques B-2 sur l’île de Diego Garcia dans l’océan Indien, une base conjointe américano-britannique située à environ 3 700 kilomètres de l’Iran. Cette base permet depuis des années aux États-Unis d’opérer dans divers pays de la région. En réponse à ce déploiement, l’Iran aurait menacé d’attaquer la base de Diego Garcia en cas d’offensive américaine, selon des informations rapportées par le Telegraph britannique.