Omer Bar Lev (Avoda), le ministre de la Sécurité intérieure et Micky Lévy (Yesh Atid), le président de la Knesset ont mis au point un protocole qui va permettre aux députés de reprendre leurs visites auprès des terroristes emprisonnés en Israël.
En 2016, le ministre de la Sécurité intérieure de l’époque, Guilad Erdan (Likoud), avait ordonné d’arrêter ces visites après l’affaire Basel Ghattas. Ce député de la liste arabe unifiée faisait passer des téléphones et des lettres aux terroristes qu’il allait voir en prison.
La question a été portée devant la Cour Suprême et à l’époque, l’Etat avait proposé que chaque faction à la Knesset désigne un représentant chargé de la visite aux prisonniers sécuritaires. Bar Lev et Lévy ont décidé de présenter une autre solution.
Selon leur protocole, tous les députés auront le droit d’aller rendre visite à tous les prisonniers terroristes sous certaines conditions.
Dans un premier temps, le député qui souhaitera effectuer ce genre de visite devra déposer une demande au ministère de la Sécurité intérieure. Cette demande sera transmise aux services pénitentiaires afin d’être examinée. La direction de ces services étudiera les risques d’une telle visite au regard de la sécurité de l’Etat et des conséquences que pourrait avoir l’entrevue entre le député et le terroriste. Au bout de cinq jours maximum, une réponse sera rendue au député. S’il est autorisé à rendre sa visite, ce droit pourra lui être retiré à tout moment. Par ailleurs, la direction pénitentiaire se réserve le droit de décider de contraintes pendant le temps de la visite liées à la surveillance de l’entretien.
D’après ce protocole, tous les députés pourront faire la demande et ils pourront voir jusqu’à deux prisonniers le même jour, mais séparément.
Les artisans de ce protocole soutiennent qu’il permettra de préserver les droits de visite tout en étant vigilant par rapport aux questions de sécurité qu’ils engendrent.
La décision de Bar Lev et Lévy suscite de nombreuses réactions hostiles. Shay Glick, le président de l’association ”Betsalmo” a déclaré à Israël Hayom: ”Il est inconcevable que les familles des personnes assassinées et les citoyens israéliens en général financent des élus qui rendent visite, et pour certains soutiennent ouvertement, les assassins de leurs proches”.