Au lendemain de leur libération, les premiers témoignages de Doron Steinbrecher, Romi Gonen et Emily Damari relayés en exclusivité par la chaîne israélienne 12, lèvent le voile sur leurs 15 mois de captivité aux mains du Hamas. Leurs récits, approuvés par la censure militaire, dressent un tableau glaçant de leur détention.
Les trois femmes, d’abord détenues ensemble puis séparées, ont été déplacées « des dizaines de fois » entre différentes cachettes souterraines et de surface. Certaines ont été hébergées dans des complexes initialement destinés aux déplacés gazaouis, tandis que d’autres, détenues presque exclusivement dans des tunnels, n’ont « pratiquement jamais vu le jour ». Emily Damari et Romi Gonen disent être restées ensemble depuis le 50e jour de captivité.
Un des témoignages les plus choquants révèle qu’une des otages a subi une intervention chirurgicale sans anesthésie. Emily Damari, blessée à la main par balle lors du 7 octobre avec la perte de deux doigts, souffrait également d’une blessure à la jambe. Elle a notamment reçu les soins de Romi Gonen, qui dispose d’une formation médicale.
Grâce à l’accès à la radio et à la télévision, les otages ont pu suivre la mobilisation de leurs familles pour leur libération. « Nous avons vu votre lutte, nous avons vu la manière dont vous vous êtes battus pour nous », ont-elles dit à leurs proches. Elles ont également découvert l’ampleur du massacre du 7 octobre : « Nous avons réalisé que nos familles avaient survécu, mais nous avons perdu beaucoup d’amis ».
Le transfert des mains du Hamas à la Croix-Rouge dimanche s’est révélé particulièrement angoissant. « Nous étions mortes de peur », ont-elles confié, soulignant la présence de terroristes armés et d’une foule hostile. Leur libération ne leur a été annoncée que le matin même. « Nous ne pouvions y croire », ont-elles dit. Elles ont enfin indiqué avoir appris l’arabe durant leur captivité.