Afin de ressentir encore plus les prémices de la gueoula qui sous-tendent notre époque, le Rav David Orbach vous invite à une comédie musicale unique: »Les temps messianiques », le 14 août, au Merkaz Harmonia à Jérusalem.
Le P’tit Hebdo: Rav David Orbach, vous êtes un guitariste virtuose, médaillé de Belgique de guitare classique. Pourquoi êtes-vous devenu musicien?
Rav David Orbach: Mon attrait pour la musique est lié à mon parcours de vie, assez original. Mes parents sont nés à Shangaï parce que leurs propres parents s’y étaient réfugiés pour fuir les nazis. Après avoir été interné dans des camps de concentration japonais après Pearl Harbor, mon père a fait une carrière à l’OTAN, responsable de la maintenance des missiles contre les avions russes. Son rôle important nous a entrainés de base militaire en base militaire pendant des années. Ainsi, je suis né à Anvers, mais ma brit mila a eu lieu au Texas! Nous avons déménagé de nombreuses fois d’Italie à l’Allemagne, en passant par les Flandres.
Cette vie était difficile pour moi: devoir apprendre à chaque fois une nouvelle langue m’a plongé dans un mutisme. Un médecin a alors suggéré de m’aider par la musicothérapie. J’ai appris la flûte à bec et par la suite, avec l’argent de ma Bar-Mitsva, je me suis acheté ma première guitare classique. A 14 ans, je donnais déjà mon premier concert de guitare classique et folk et j’organisais de nombreux événements musicaux.
Lph: La musique est-elle devenue votre métier?
Rav D.O.: Pas exactement. J’ai fait des études de droit et de philosophie puis j’ai été grièvement blessé à l’armée, pendant l’Opération »Paix en Galilée ». Je me suis alors rapproché du secteur médical. Sur conseil du Rav Chaijkin, je suis devenu infirmier. Je me suis spécialisé dans la psychiatrie et la musicothérapie. J’ai dirigé le service de musicothérapie d’un hôpital psychiatrique puis à Hadassah Ein Kerem, avant de devenir Commandant régional au ministère de la santé pour donner les vaccins dans le secteur haredi. Pendant toutes ces années, la musique m’a accompagné et j’organisais des concerts.
Lph: Vous avez joué avec de grands noms de la guitare et de la musique. On peut citer Eric Clapton ou Marcel Dadi. L’une des rencontres qui vous a le plus marqué a été celle avec le Rav Chlomo Carlebach. Racontez-nous.
Rav D.O.: En 1992, alors que j’étudiais au Merkaz Harav, ma h’avrouta, Netanel Shor, m’a proposé de rencontrer le Rav Carlebach. J’ai eu l’honneur de jouer avec lui et j’ai même habité dans son mochav, Mevo Modiim.
Lph: La comédie musicale »Les temps messianiques », vous réunira sur scène avec Aaron Razel, Nissim et Alexandra Barouh et le pianiste Avraham Lumbroso. Comment est née l’idée d’un tel spectacle?
Rav D.O.: J’ai joué la première fois avec Aaron Razel dans les abris, dans le nord, pendant la deuxième guerre du Liban. Je me souviens avoir posé deux questions au Rav Shapira: peut-on jouer de la musique en public pendant la semaine de Ticha beAv et peut-on chanter »Iguiya zman hagueoula » (le temps de la Délivrance est arrivé) de nos jours? A la première question, le Rav m’a dit qu’il était permis de chanter devant des enfants en état de dépression. A la seconde, il m’a répondu que d’après le sionisme religieux la gueoula avait commencé en 1967, se basant sur un passage de la Guémara, où il est précisé que ce temps débutera lorsque les dominations étrangères sur notre peuple, cesseront.
Par ailleurs, d’autres signes vont dans ce sens. Le Rambam écrit bien que les temps messianiques seront l’époque où la majorité des Juifs vivra en Israël. La prospérité du pays en est aussi une preuve. Pour certains, la guerre de Gog et Magog a déjà eu lieu: il s’agissait des 1ère et 2e guerres du Golfe, d’autant qu’en se basant sur les dires du Rabbi de Loubavitch, la guematria d’Amalek correspond à celle de Saddam Hussein.
Nous avons voulu faire ressentir ces prémices à travers une comédie musicale.
Lph: Que pourra-t-on voir et entendre lors de ce spectacle?
Rav D.O.: Le Maharal de Prague disait que l’on ne peut pas connaitre la gueoula sans connaitre la galout. Ainsi, nous débutons notre spectacle avec l’histoire du petit Mike Brandt dont la mère a été miraculeusement sauvée à Auschwitz. Le second décor, nous montre la naissance de Mike Brandt dans un camp de concentration britannique à Chypre. Et les décors s’enchainent jusqu’à nos jours, chaque fois accompagnés de chansons interprétés par Aaron Razel, Nissim Barouh et moi-même. Nous chanterons du Bob Dylan, du Léonard Cohen, du Jean-Jacques Goldman et plusieurs chansons originales.
Lph: A quel public vous adressez-vous?
Rav D.O.: Nous voulons toucher tous les publics. Le but est de montrer que nous sommes en plein milieu des temps messianiques. La musique est un vecteur puissant, qui, s’il est utilisé à bon escient, est un art majeur, un remède, un moyen fort de passer les messages les plus importants.
Pour aller plus loin
Rabbi David Orbach sur YouTube et FaceBook
Spectacle le Mardi 14 août à 19h, Merkaz Harmonia, Rehov Hillel 27, Jérusalem
Réservations: 054-5999228
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay