Les réseaux sociaux ne représentent certes pas fidèlement le spectre de l’opinion publique car ils ne sont pas utilisés par toutes les catégories de population. Mais ils permettent tout de même de sentir le pouls de la population, surtout lorsque les résultats sont extrêmement nets. Il y a quelques jours, le site Nrg a appelé les internautes à donner leur avis sur ce qui s’est passé à Hevron et sur le sort réservé au soldat qui a tiré sur le terroriste. A-t-il ouvert le feu en violation des consignes ou a-t-il agi comme il devait le faire?
Jusqu’à présent, plus de 13.000 internautes ont voté en quatre jours et le résultat est sans appel: 81% d’entre eux estiment que ce qu’il subit depuis est injustifié.
Ces résultats ont donné lieu à quelques réactions de personnalités politiques. Nava Boker (Likoud) y voit un “soutien massif de la population à Tsahal dans sa lutte contre le terrorisme”. Elle a rappelé que ces soldats sont les envoyés du peuple et qu’il est inadmissible que la culture des enquêtes et de délation prtaiquées par B’Tselem ou Shovrim Shetika prennent le contrôle du débat public. “Même si un soldat commet une erreur, il la commet en assurant la défense des citoyens israéliens”, précise la députée, qui avait déjà rappelé dernièrement que ce soldat n’avait pas tiré sur un homme innocent mais sur un terroriste.
Nava Boker voit dans cette réaction populaire un message fort: “Face à ces photos montrant le soldat menotté, le peuple a brisé le silence”. “Nous n’accepterons plus que nos soldats soient montrés comme des criminels de guerre” conclut-elle.
Son collègue de parti Amir Ohana, a aussi réagi: “Comme il est facile, agréable et moral de s’attaquer à ceux qui sont mobilisés pour protéger nos vies, et de le faire devant un écran d’ordinateur ou à l’aide d’un smartphone en tirant des salves moralistes à l’aide du clavier! Une autre chose est de se trouver sur le terrain dans des circonstances intenables et de devoir décider et réagir très vite dans des questions de vie ou de mort! Ce soldat doit bénéficier de la présomption d’innocence non seulement sur le plan judiciaire mais aussi sur le plan éthique”.
Nissan Slomiansky (Habayit Hayehoudi) espère que les juges militaires seront capables de juger l’affaire en fonction de ce que le soldat a vécu et ressenti sur le moment et non en fonction de principes théoriques tels qu’ils sont écrits dans les livres.
Shouli Moualem (Habayit Hayehoudi) rappelle quant à elle que la société israélienne pense sainement qu’en temps de guerre, la morale et l’éthique exigent qu’un terroriste qui sort de chez lui avec l’intention de tuer des juifs ne rentre pas vivant. Elle estime que la notion d’éthique n’est pas l’apanage d’une élite mais qu’elle ressort aussi de la sagesse du peuple. “A cause de cette éthique élitiste, des soldats et des policiers ont aujourd’hui peur de tirer sur des terroristes de crainte d’avoir affaire avec la justice et d’être montrés comme des criminels”, déclare la députée. “Le peuple exprime son ras-le-bol face aux diktats venant d’une extrême gauche déconnectée des réalités”, conclut-elle.
Autre son de cloche, le député Zouheir Bahloul (Camp Sioniste) dit “ne pas être étonné de ces résultats qui expriment le semtiment profond de la population juive israélienne qui considère qu’il est légitime et moral de tuer des arabes israéliens ou des arabes palestiniens car ils sont tous des ennemis”…
Photo Flash 90