Fadi Aloon, le terroriste âgé de 15 ans qui a blessé Moché Malka, lui aussi âgé de 15 ans, la veille de Simhat Torah, avait écrit sur sa page de Facebook qu’il recherchait « la chouhâda ou la victoire dans la voie d’Allah ». En quoi l’assassinat d’un Juif représente-t-elle la chouhâda, le témoignage que rend le Musulman dans la voie d’Allah? Pour le Hamas, le Djihad islamique, al-Qaïda, l’État islamique, et tous les courants sunnites et chiites orthodoxes, l’existence même d’Israël sur une terre de dâr al-islam, terre une fois conquise par les Musulmans, est un crime qui impose à tout Musulman le devoir individuel (fard aïn) de supprimer les « envahisseurs » et leur État. Un grand nombre d’Israéliens sont convaincus que le problème est lié aux « Territoires » de Judée- Samarie, et que des concessions territoriales, dans le cadre d’un accord de paix ou de manière unilatérale, amèneraient à la résolution du conflit.
Malheureusement, cette conception de territoires en échange de la paix n’a pas de base dans les conceptions de base de nos ennemis. Leurs écrits et déclarations le démontrent. Par exemple, la charte du Hamas commence par la phrase suivante : « Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé ». Dans le deuxième article de cette charte, le Hamas se définit comme une branche des Frères musulmans. Le fondateur de ce mouvement, Hassan al-Bana, a expliqué que les frontières sont une hérésie dans l’islam, et particulièrement entre l’Égypte, la « Palestine », y compris Israël, la Jordanie et la Syrie. Pour le Hamas, il n’y a pas de différence entre Tel-Aviv et Tel-Roumeïda, entre Haïfa et Ariel, entre Netanya et Éli. La Charte proclame : « Israël, par sa judéité et ses Juifs, constitue un défi pour l’islam et les musulmans ». Le but du Hamas est de supprimer les Juifs qu’il considère comme les assassins de Mouhammad et comme le plus grand ennemi de l’islam après le Satan. Le Djihad islamique appelle quant à lui à combattre partout en Palestine, à savoir tant en deçà de la ligne verte que dans les Territoires, et de libérer toutes ces terres des « forces d’occupation ». Il enseigne à ses enfants à haïr les Juifs et à aspirer à tuer tous ceux qui vivent entre la Méditerranée et le Jourdain. Le Fatah a supprimé l’État d’Israël de toutes les cartes des livres scolaires de l’Autorité palestinienne, et ses médias définissent comme « implantations » Acre, Safed, Jaffa, Rehovot et bien d’autres villes à l’intérieur de la ligne verte. Le Fatah honore tous les terroristes qui ont commis des crimes atroces du titre glorieux de chahîd
Le cœur du conflit réside donc dans le droit musulman qui impose à tous les fidèles de transformer tout lieu bleu et blanc où vivent des Juifs en lieu rouge de sang juif, tant à l’intérieur de la ligne verte que dans les Territoires. Face à cette idéologie sanguinaire, seule une guerre sans merci peut résoudre le conflit. En effet, la faiblesse des Croyants (dhouf al-mouminîn), leur incapacité militaire à mener le Djihad est le seul cas qui en dispense les Musulmans.
L’Occident a condamné la construction de la Barrière de séparation, et maintenant il construit lui-même des barrières. L’Occident a condamné les « assassinats ciblés », et aujourd’hui il étend lui-même les « assassinats ciblés ». L’Occident condamnera donc probablement la liquidation de terroristes, l’expulsion de familles de terroristes et la destruction de leurs maisons, le combat contre l’incitation à la haine et le financement direct et indirect du terrorisme,… et finira ici aussi par nous copier. Il est de notre devoir de lancer une offensive massive, dont le but sera d’éradiquer ce terrorisme et cette incitation à la haine et à l’assassinat de Juifs, et d’arrêter de se gargariser de faux espoirs.
Ephraïm Herrera est docteur en histoire des religions, diplômé de la Sorbonne et vient de publier « Le Jihad, de la théorie aux actes » aux éditions Elkana, et « Les maîtres soufis et les peuples du livre » aux Éditions de Paris.
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