Les propos surprenants du chef d’Etat-major Gadi Azencot devant des lycéens à Bat-Yam ne sont pas restés sans effet.
Evoquant la réaction des forces de sécurité face aux multiples tentatives d’attentat au couteau, il s’était démarqué de la maxime talmudique “Si quelqu’un vient te tuer, lève-toi plus tôt et tue-le”, en indiquant qu’il s’agit d’une devise imagée que Tsahal ne doit pas appliquer à la lettre. Et pour enfoncer le clou en exagérant un cas précis, il a souhaité que “les soldats de Tsahal ne vident pas une cartouchière entière sur une palestinienne de treize ans uniquement parce qu’elle tient une paire de ciseaux dans ses mains”. Il a clos le sujet en indiquant que les soldats de Tsahal doivent agir en fonction des normes de tir et de valeurs de Tsahal, c’est à dire tirer uniquement en cas de danger de mort immédiat et certain, et non pas en fonction de devises bibliques générales.
La police, en première ligne dans la vague d’attentats, a été la première à réagir. Un officier supérieur a déclaré qu’il est “inadmissible que le chef d’état-major qui est confortablement assis dans un bureau climatisé se permette ainsi de donner des conseils aux policiers qui sont sur les lieux et sont confrontés à la réalité du terrorisme”.
Cette question a aussi donné lieu à une vive réaction du député Betzalel Smotrich (Habayit Hayehoudi) qui a écrit une lettre au ministre de la Défense Moshé Yaalon. Il lui demande de blâmer le chef d’Etat-major pour avoir minimisé cette maxime si importante des sources juives. Smotrich se dit “stupéfait” que Gadi Azencot, chef des armées puisse ainsi repousser un principe qui devrait être la devise de Tsahal, et qui plus est, devant des lycéens qui vont bientôt effectuer leur service militaire. Betzalel Smotrich dénonce aussi la manière désinvolte avec laquelle le chef d’Etat-major a rabaissé un principe si logique tiré des sources juives qui exige de prendre l’initiative face à ceux qui tentent de nous éliminer.
A l’opposé, le député Eleazar Stern (Yesh Atid) a apporté son entier soutien au chef d’Etat-major, indiquant “qu’il est très fier de lui”.
La gravité des propos de Gadi Azencot ne réside pas uniquement dans le fait qu’ils dénotent d’une conception militaire de plus en fondée sur la défensive que sur l’initiative préventive. Comme dans beaucoup d’autres cas, la volonté – certes légitime – d’exiger que les forces de sécurité n’ouvrent pas le feu de manière irresponsable apporte de l’eau au moulin des ennemis d’Israël, à l’image de l’Autorité Palestinienne et des députés arabe qui depuis le début de la vague d’attentats accusent les forces de sécurité d’exécuter froidement les auteurs d’attentats.
Si l’on avait voulu leur donner raison, il n’y avait pas de meilleur moyen, venu du sommet de l’armée.
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