À Roch Hachana nous mentionnons le nom de trois femmes qui ont été exaucées miraculeusement après de longues années d’attente : Sarah dans la lecture de la Torah du premier jour, ‘Hanna dans la Haftara du premier jour, et enfin Ra’hel dans la Haftara du second jour. La haftara tirée du livre de Yirmiyahou 31 affirme : « Ainsi Hachem a parlé : une voix retentit dans les Hauteurs, une plainte, d’amers sanglots. C’est Ra’hel qui pleure ses enfants, elle ne veut pas se laisser consoler de ses fils perdus ! Ainsi a dit Hachem : que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer car il y aura compensation à tes efforts, dit l’Éternel, ils reviendront du pays de l’ennemi. Il y a de l’espoir pour ton avenir, parole d’Hachem, tes enfants rentreront dans leur domaine ».
Ce qui caractérise Ra’hel Iménou dans ce texte, ce sont ses pleurs. La prière a une puissance extraordinaire mais les larmes ont un pouvoir encore plus grand : « les portes des larmes ne sont jamais closes » ! Ra’hel pleure… et fait pleurer ! Dès que son nom apparaît dans la Torah, lorsque Ya’aqov la rencontre près du puits, (Beréchit 29,11) : « Il leva la voix et pleura ». Une simple émotion causée par leur rencontre ? Plus que cela. Rachi explique : « Il a vu, par roua’h haqodèch, qu’elle ne serait pas enterrée avec elle ». Or, pourquoi n’a-t-elle pas été enterrée avec les patriarches, dans le caveau de Makhpéla ? Ya’aqov le révèle lui-même à Yossef, avant sa mort (Beréchith 48, 7, Rachi) : « … Sache que c’est sur l’ordre de D. que je l’ai enterrée là-bas. Pour qu’elle soit un secours à ses enfants. Lorsque Nevouzaradan les a menés en exil et qu’ils sont passés par là, Ra’hel sort (notez le présent continu) de sa tombe, pleure et implore pour eux la miséricorde divine. Les pleurs de Ya’aqov, lorsqu’il l’a rencontré, étaient déjà suscités par la prophétie de l’exil et du rôle décisif des implorations de Ra’hel.
Le premier qui pria pour qu’elle intercède auprès d’Hachem fut son propre fils, Yossef. Le midrach nous rapporte qu’emporté par les marchands pour devenir esclave en Égypte, il passa devant le tombeau de sa mère. Là, il s’effondra en pleurs et en supplications. Il fut le précurseur du peuple juif sur la route de l’exil ! Plus tard, lorsque Yossef, vice-roi d’Égypte, se révèle à ses frères en pleurant. Rachi explique que Yossef et Binyamin ont pleuré pour la destruction des deux Temples. Pour la mère comme pour ses deux fils, leurs soucis et leurs peines sont continuellement axés sur le sort du klal Israël.
Rabbanit P. ELKRIEF
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