Lag Baomer, 18 Iyar, le 33e jour de l’Omer, n’est résolument pas un jour comme les autres dans les 49 qui séparent Pessah de Shavouot. On date la célébration de ce jour en tant que jour de fête au 12e siècle. La journée est d’ailleurs fériée dans les écoles en Israël.
Elle est célébrée à travers plusieurs coutumes toutes symboliques d’un évènement se rapportant au 33e jour de l’Omer: les medourot ou feux de joie, l’arc et les flèches ou encore la halake, première coupe de cheveux pour les garçons de trois ans. A cela, le mouvement Habad a ajouté ”les parades de Lag Baomer”. Aujourd’hui dans tout le pays mais aussi à l’étranger, comme à Paris ou à New York, le mouvement Habad va perpétuer cette coutume qui met l’enfant au coeur de l’événement.
Placer l’enfant au centre
Mendy Rubin est chalia’h Habad à Elon Moreh. Il nous explique l’origine de ces parades: ”C’est en 1957 que le Rabbi a initié la première parade. Le point de départ de cette idée était les enfants. A l’époque de Rabbi Akiva et de Rabbi Shimon Bar Yohaï, les Juifs devaient se cacher pour étudier. Les enfants jouaient à l’extérieur avec des arcs et des flèches et tenaient ainsi le rôle de guet. Ils pouvaient donc prévenir leurs ainés en cas de danger et les ont ainsi sauvés. C’est pour rendre hommage à cette action des enfants que le Rabbi a voulu mettre en place un évènement particulier”.
La première parade de Lag Baomer a donc lieu pour Lag Baomer 5717 (1957) devant chez le Rabbi Menahem Mendel Schneerson. Depuis le phénomène s’est répété d’année en année et ces parades ont lieu aux Etats-Unis, en Europe, en Israël, un peu partout…
Une manifestation positive
Les parades de Lag Baomer vont au-delà de la valorisation du rôle de l’enfant. ”Elles réunissent des Juifs de tous les âges, de tous les horizons. Le mot d’ordre est celui de la fraternité, de l’amour de son prochain et de la fierté d’être juif”, résume Mendy.
Ces parades sont des ”manifestations positives”, selon l’expression de Mendy. Les Juifs y sont invités à exprimer publiquement leur attachement à la Torah et aux mitsvot. Pour attirer toutes les populations, le mouvement habad sait faire appel à des artistes populaires et proposer des attractions que petits et grands apprécient!
”Les parades sont toujours accompagnées d’animations, de musique. L’ambiance y est très festive”, décrit Mendy avant de poursuivre, ”Voir un enfant juif fier dans la rue, un enfant qui n’a pas peur, qui croit en D’, qui proclame son attachement aux mitsvot, à l’amour de son prochain, c’est beaucoup de bruit, mais c’est le bruit de la kedoucha!”.
Pourquoi exprimer publiquement sa pratique des mitsvot, surtout en Europe où l’ambiance est tendue? A cette question, Mendy nous répond: ”Aujourd’hui plus que jamais, il est important de montrer notre fierté d’être juif. En Israël aussi, même si nous mettons plus l’accent sur ahavat Israël (l’amour du prochain)”.
Allumer le feu
Lag Baomer est souvent associé au feu de la Torah, c’est précisément cette flamme que le mouvement Habad parvient à allumer dans toutes ses actions. ”Une expression dit à propos de la Torah et des mitsvot: ”Tu as touché, tu as aimé”. Nous le voyons chaque jour dans notre mission de donner aux Juifs beaucoup d’amour pour leur montrer le judaïsme authentique, celui auquel ils ne peuvent pas rester insensibles”.
Guitel Ben-Ishay