Que le Quai d’Orsay fasse une fixation anti-israélienne n’est pas nouveau. Mais cette fois, il avoir voulu mettre les bouchées doubles ! Après que son patron, Laurent Fabius, nous ait gratifié à l’approche de son départ, d’une énième proposition de conférence internationale, menaçant au passage de reconnaître l’Etat de Palestine si celle-ci devait échouer (bien entendu, par la faute d’Israël…), c’est au tour de quelques vétérans du « Quai » de monter au créneau pour fustiger l’Etat hébreu. Dans une tribune virulente publiée par le quotidien « maison » de la diplomatie française, Le Monde(3.2), ces ex-diplomates, pour la plupart anciens ambassadeurs de France dans les pays arabes, n’hésitent pas à se livrer aux plus méprisables des amalgames et usent du langage le plus offensant dans un seul et unique objectif : mettre Israël au pied du mur.
Dans ce texte, intitulé « Paris et Bruxelles doivent agir pour sauver l’Etat Palestinien », ces ex-ambassadeurs dont le plus âgé , Christian Graeff (anciennement en poste à Beyrouth, Tripoli et Téhéran…) n’a pas moins de 93 ans, considèrent que l’actuelle vague de violence terroriste qui frappe Israël « si déplorable soit-elle » , exprime « la frustration et l’humiliation ressenties par les Palestiniens, après près de 50 années d’occupation militaire et policière d’Israël ». Ils adhèrent, sans réserve, à l’argumentaire mensonger et anti-juif de Mahmoud Abbas en indiquant que cette frustration et cette humiliation « sont aggravées par les rumeurs concernant la récupération par les Juifs du Mont du Temple » !! Qui plus est, ils se livrent à un distinguo très clair entre le terrorisme justifiable, celui des Palestiniens et le terrorisme qui ne peut l’être, celui de Daech. Jugez plutôt : « La forme et la nature des actes commis par les Palestiniens sont évidemment d’un autre ordre que ceux du nihilisme à prétexte religieux qui a frappé récemment à Paris ». Sans oublier de faire remarquer que « la répression de ces actes par Israël entraîne beaucoup plus de victimes qu’ils n’en font ». Pour eux, « le conflit israélo-palestinien s’impose toujours au milieu des turbulences sanglantes qui ébranlent le Proche-Orient ». Sous entendu : si ce conflit était réglé, le Proche-Orient en serait apaisé… Ces anciens ambassadeurs qui visiblement ne portent guère Israël dans leur cœur, en viennent même à assimiler l’Etat hébreu à Daech en proposant que les mêmes efforts militaires investis par la coalition internationale pour lutter contre l’Etat Islamique le soient, également, pour régler le conflit israélo-palestinien. Dans la série des amalgames inacceptables, ces signataires parlent de l’Europe comme d’un continent « inhibé par l’ombre de la Shoah et par la puissance de lobbies qui défendent les options les plus extrêmes de la Droite israélienne
Et enfin, ultime cerise sur ce gâteau de haine et d’arrogance confectionné par d’aussi purs produits du Quai d’Orsay, Messieurs les ex-ambassadeurs de France ont la Houtzpa d’assimiler Israël à un Etat d’apartheid, et la prétention de le protéger d’une telle orientation sinon “il perdra son âme ».
Alors, après avoir distillé savamment leur venin bien peu diplomatique, après avoir prouvé, au passage, leur méconnaissance des carrefours de l’histoire de notre région en plaçant l’assassinat d’Its’hak Rabin en 1996 alors qu’il s’est produit, comme tout le monde sait le 4 novembre 95, ces nostalgiques de la grande politique pro-arabe du Général de Gaulle ne se gênent pas pour proposer à Paris et Bruxelles de durcir le ton envers l’Etat.
Sans attendre l’échec d’une conférence internationale, ils proposent que le gouvernement français reconnaisse immédiatement l’Etat de Palestine. Ils suggèrent de suspendre les accords de coopération commerciale entre Israël et l’Union Européenne « tant qu’Israël poursuivra la colonisation et ne respectera pas les droits humains des Palestiniens » et enfin, ils demandent de mettre en veilleuse la coopération économique et scientifique.
Alors bien évidemment, cette tribune a toutes les chances de rester lettre morte, comme d’ailleurs la conférence internationale que propose Laurent Fabius. Mais elle mérite le détour car elle permet, au moins, de nous imprégner de ce que l’on appelle la politique pro-arabe traditionnelle du Quai d’Orsay et de comprendre plus aisément pourquoi Israël refuse systématiquement de cautionner la moindre initiative qui jaillit de ce temple de la partialité anti-israélienne.
Daniel Haïk pour Hamodia