Certains commentateurs affirment que nous fêtons la fête de Souccot en souvenir des nuées de gloire qui entouraient les Enfants d’Israël lors de leur sortie d’Égypte. D’autres affirment que la soucca est en souvenir de la sortie d’Égypte ainsi qu’il est écrit : « Afin que vos générations sachent que J’ai fait demeurer les Enfants d’Israël dans les souccot, quand Je les ai fait sortir d’Égypte, Moi, l’Éternel votre D… ». D’après Rabbi Eliézer il s’agit des nuées de gloire. Selon Rabbi Akiva, il s’agissait de véritables souccot. Elles sont appelées nuées de gloire, du fait que toute personne qui avait fauté en était rejetée. Celui qui avait le mérite de rester à l’intérieur était donc une personne honorable. Aussi elles sont appelées « nuées de gloire ». Rabbi Akiva explique que le fait qu’il s’agissait de véritables souccot, montre la grandeur du miracle. D… leur avait donné la possibilité de trouver des arbres et des branches pour les souccot et le skhah (toit de la soucca fait en branchages), bien qu’ils aient été dans le désert.
Les sages de la morale ont cherché la raison pour laquelle la Torah a insisté sur la joie durant la fête de Souccot, plus que pour toutes les autres fêtes. Ils nous expliquent que c’est la première fête après Yom Kippour ; journée après laquelle nous sommes « lavés » de toute fautes. Aussi cette fête est particulièrement joyeuse. Il est écrit que « l’Éternel avait béni Avraham en toute chose » – békol-békol, fait allusion aux trois versets de Souccot : « bésoukot tichvou », « k ol ézrah béIsrael ishvou basoukkot », « lemaan yidou dorotehem ki besoukkot oshavti et bné Israel … ». Ce sont les initiales du mot « békol ». De plus, en recevant les anges venus lui rendre visite, Avraham leur dit « reposez-vos sous cet arbre » afin d’être à l’ombre. En fait, toute soucca est une « ombre de confiance » (tsila déméémnouta) qui nous protège par le mérite du patriarche Avraham. Il est écrit par la suite : « il se tenait devant eux, sous l’arbre, tandis qu’ils mangeaient ». Le Zohar Hakadosh nous enseigne que l’arbre lui enseignait si son invité avait sur lui un objet servant à l’idolâtrie. Dans ce cas, les feuilles de cet arbre tendaient vers le haut sans lui faire de l’ombre ; cependant si elles se pliaient vers le bas, lui faisant de l’ombre, c’était une preuve qu’il ne possédait aucun objet d’idolâtrie. Certains commentateurs enseignent qu’Avraham demandait à celui qui possédait un tel objet de le sortir afin de « prier » son idole pour obtenir de la nourriture ; une fois que la personne ne recevait pas de réponse Avraham lui enseignait que l’Éternel était la source qui fournissait toute nourriture.
La soucca est considérée comme tsila déméémnouta (ombre de confiance), c’est pourquoi il faut avoir soin de son respect et de sa propreté. À l’entrée de notre soucca, nous disposons un nylon sur le shah : la sainteté de la soucca ne se trouve pas à cet endroit, et c’est là que nous posons le seau d’eau pour les ablutions des mains. Nous agissons ainsi afin de ne pas manquer de respect à la soucca. Il est écrit dans les Psaumes : « Son tabernacle n’est-il pas à Shalem et sa demeure dans Tsion » ? Nous accomplissons la mitsva de la soucca en entrant entièrement dans celle-ci. Il en est de même pour la mitsva d’habiter en Israël, mitsva qui nécessite que tout notre corps se trouve sur cette terre. Qu’ainsi soit Sa volonté que tout Israël pratique ces deux mitsvot bientôt et de nos jours – Amen.
Rav Mordehai Eliahou
Extrait d’un cours donné en 5767
Traduction et adaptation : Moshé Luksenberg