A l’issue de l’opération Aurore, une donnée est claire: le Hamas s’est tenu sagement à l’écart des combats.
S’il semble que ce choix stratégique a été motivé par un accord avec Israël, on sait que le Hamas a dû regarder avec une certaine délectation ses frères ennemis subir les coups de l’armée israélienne. En effet, l’organisation terroriste veut régner en seul maître sur la Bande de Gaza.
En Israël, certaines personnes soulèvent la question du prix payé par Israël pour ce silence du côté du Hamas, d’autres sont convaincus que l’ennemi juré d’Israël n’a pas les moyens de se lancer dans un conflit puisqu’il en est encore à se rétablir de l’opération Gardien des Murailles, de mai 2021.
La presse arabe, de son côté, analyse l’opération Aurore et se dresse contre l’attitude du Hamas. Le quotidien Syrien Al Watan, proche du pouvoir d’Assad titre: ”Le Hamas a trahi la résistance et a réagi à l’agression par des annonces”. L’article reproche au Hamas d’avoir créé une rupture à l’intérieur des mouvements palestiniens: ”Où est le Hamas face aux massacres qui ont été perpétrés? Que doit-on faire de la déclaration explicite d’Israël de la neutralité du Hamas qui a provoqué l’indignation dans la Bande de Gaza et qui a créé un grand fossé moral?”.
Une source palestinienne citée par l’article dénonce les médias israéliens qui ont réussi à ”diaboliser la résistance, en particulier le Djihad islamique et ont orienté leur discours sur le fait qu’il s’agissait d’un bras armé de l’Iran, créant une scission entre les différentes dimensions de la question palestinienne”.
Un journaliste palestinien a analysé le cessez-le-feu comme une libération pour le Hamas compte-tenu de la neutralité qu’il s’était fixé. ”Le Hamas est sorti de cette position injustifiable et incompréhensible comme le premier perdant. Ses pertes sont peut-être même plus importantes que celles de l’ennemi israélien si l’on regarde les réaction palestiniennes, arabes et islamistes”.