Le ministère de l’économie a publié son rapport annuel sur l’état du marché du travail en Israël et il en ressort des données intéressantes sur le rythme de travail des Israéliens par rapport à celui des habitants d’autres pays de l’OCDE.
Ce rapport intervient au lendemain de la crise liée au Covid 19 qui a bouleversé les habitudes de travail dans le monde. Le nombre d’heures moyen travaillées en Israël, comme en Europe, a diminué. Cela s’explique par le passage de plusieurs employés à des postes à temps partiel alors qu’ils étaient à temps plein avant la crise.
Néanmoins, ce qui ressort des chiffres présentés est qu’Israël est l’un des pays où les semaines de travail sont les plus longues et la crise du Covid 19 a encore accentué ces différences avec les autres pays.
Des analystes du marché du travail, cités par le site Zman Israël, relient ce fait à la mentalité israélienne qui accorde moins d’importance aux droits économiques, avec pour preuve le fait que les syndicats israéliens ne font pas de la réduction du temps de travail un de leurs chevaux de bataille.
Par ailleurs, ils s’accordent à constater qu’en Israël il n’existe quasiment pas de frontière entre la maison et le travail. Là encore, la mentalité israélienne très familiale et conviviale contribue à brouiller les limites entre le privé et le professionnel. Contrairement aux pays européens où des lois protègent les employés de l’immiscion du travail dans la sphère privée, en Israël les choses sont laissées à la discrétion de chacun.
Une semaine de travail à plein temps en Israël est de 43 heures environ contre 35 en France ou 38 en Angleterre. Par ailleurs, les Israéliens bénéficient de moins de jours de congé que les Européens. Quand les Français peuvent prendre environ 36 jours de congés par an, les Israéliens doivent se contenter en moyenne de 27 jours de congés par an, en fonction de différents critères fixés par la loi, ce qui est plus qu’aux Etats-Unis mais moins que dans la plupart des pays de l’OCDE.
Ces chiffres et les différences constatées avec le reste du monde sont quasiment identiques en 2022 qu’en 2009, témoignant d’un immobilisme social sur le marché du travail israélien.