Les fruits d’Israël sont saints. Nous disons dans la bénédiction « Méïn chalosh » : « Pour les productions de la terre et pour l’excellent pays que tu as donné à nos ancêtres, afin de les faire jouir de ses fruits et de les rassasier de son abondance ». Au sujet de ces fruits, il est dit qu’ils sont « kodesh lehachem » – consacrés à D. Aussi, il existe de nombreuses mitsvot ayant rapport avec ces fruits, celles ayant rapport au Temple et celles ayant rapport avec les prémices et les prélèvements (téroumot vémaasrot).
Du fait de leur importance il est très important de bien les appliquer : réciter les bénédictions de ces fruits avec concentration (kavana), les dîmes et l’orla (interdiction de consommer les fruits d’un arbre de moins de 3 ans – n.d.t.), consommer des fruits qui ne sont pas infestés par des vers ou autres bestioles et cuisson faite par des Juifs. Nous devons plus particulièrement appliquer ces mitsvot le 15 chévat. En effet, ce jour-là nous remercions D. pour les fruits des arbres. Il est particulièrement important d’étudier les lois concernant les fruits d’Israël.
La mitsva du 15 chévat n’était pas de consommer beaucoup de fruits. Le Rav Haim Vital écrit de consommer des fruits avec une écorce et des fruits sans écorce. L’essentiel n’est pas de manger 30 fruits mais les fruits par lesquels la terre d’Israël a été louée. Il est important d’acheter toute l’année des fruits produits en Israël et plus particulièrement le 15 chévat, où nous prions pour les fruits d’Israël et surtout pas pour les fruits de Turquie, qui ne cesse de nous combattre. Nous ne devons pas leur donner un moyen de subsistance afin qu’ils continuent à nous combattre. Il vaut mieux consommer les fruits qui ont poussé en Israël et qui ont plus de sainteté. Le Rav Ben Tsion Kouinka (z’al) disait que les fruits de Jérusalem sont préférables à ceux de Motsa, du fait que la sainteté de Jérusalem est plus importante.
Assaf Aharoni nous a raconté : « lorsque le Rav (z’atsal) était hospitalisé à l’hôpital Shaaré Tsédek, à Jérusalem, j’étais de garde et l’une de mes tâches était de l’encourager à manger afin qu’il se renforce. Une fois, je lui demandais ce qu’il désirait manger. Il me répondit qu’il désirait des cornichons. Je téléphonai immédiatement à Raanan qui, à cette époque vendait ce produit. Il se dépêcha d’apporter à l’hôpital toutes sortes de cornichons qu’il avait dans son magasin. Le Rav regarda toutes ces boîtes et lui demanda quel était le certificat de cacherout d’olives noires séchées. Raanan lui répondit que tout le magasin avait le certificat du Badats, y compris ces olives. Le Rav ne répondit pas mais ne mangea pas de ces olives. En retournant au magasin, je vérifiai le certificat de cacherout de toutes les boîtes que j’avais amené au Rav et tous les produits avaient le certificat du Badats. Cependant, ces olives étaient importées de Turquie alors que le reste des produits était de production israélienne. Le Rav était très rigoureux de ne pas manger des fruits venant de l’étranger. On lui a amené une fois une bouteille d’eau produite à l’étranger et il ne but pas. Lorsque Baba Salei lui envoya un très beau étrog (cédrat) du Maroc, le Rav l’utilisa mais ne fit la bénédiction que sur un étrog d’Israël.
Qu’ainsi soit Sa volonté que nous puissions voir le Messie et que nous puissions tous ensemble réciter la bénédiction « chééhyanou vekiimanou véyguianou lazman hazé ».Amen.
Rav Shmouel Eliahou
Traduction et Adaptation : Moshé Luksenberg