Lors d’un rassemblement sur la place des otages à Tel Aviv samedi soir qui a réuni des dizaines de milliers de personnes, trois anciens otages libérés de Gaza ont livré leurs premiers témoignages publics, appelant à un accord immédiat pour le retour des 59 personnes encore détenues par le Hamas.
Omer Wenkert, libéré après 505 jours de captivité, a décrit des conditions de détention extrêmes : « J’ai été détenu dans un tunnel étroit près d’une fosse septique, affamé, humilié et battu. Durant 197 jours, je suis resté seul, au point de presque perdre la raison. » S’adressant directement au Premier ministre Netanyahou, il a déclaré : « C’est à vous seul qu’incombe la responsabilité de les ramener. » Le jeune homme de 23 ans a demandé à être invité à la prochaine réunion du cabinet pour témoigner de l’horreur vécue par ses « frères toujours captifs ».
Liri Elbag, libérée en janvier, a évoqué la fête de Pessah en captivité pour appeler à la libération sans délai de tous les otages encore à Gaza : « Nous étions déprimés. Ils nous faisaient travailler. Nous étions leurs servantes. Alors qu’une nouvelle fête de Pessah approche, il est impératif que tous les otages recouvrent leur liberté. » Elle a dénoncé « un an et demi de torture, de violences physiques, mentales et même sexuelles » et s’est inquiétée de la reprise des combats : « Les otages sont les premiers à en payer le prix, la reprise des combats met leur vie en danger. Il n’y aura pas de victoire sans leur retour », a-t-elle martelé.
Gadi Mozes, 80 ans, a quant à lui appelé à l’arrêt des hostilités : « Nos frères encore otages perdent tout espoir tandis que le sifflement des obus retentit de tous côtés. Ces bombes ont déjà tué des otages et peuvent encore tuer d’autres de nos frères sans défense. » Critiquant la stratégie de pression militaire, il a affirmé : « Penser que tuer des gens fera comprendre au Hamas qu’il doit libérer les otages est fondamentalement faux. »
Les trois anciens captifs ont insisté sur l’urgence d’agir, soulignant que le temps jouait contre les otages encore détenus, dont certains sont malades ou blessés.