Omer Shem Tov, kidnappé par le Hamas au festival Nova le 7 octobre, a passé 505 jours en captivité avant d’être enfin libéré. Ses parents, Malki et Shelly Shem Tov, ont accordé leur première interview lundi à la télévision, revenant sur la souffrance et la résilience de leur fils.
Les premiers jours de captivité d’Omer ont été marqués par une expérience terrifiante. Après avoir été capturé avec Itay Regev, il a été emmené dans un tunnel exigu, où il a vécu dans des conditions de privation extrêmes pendant environ 50 jours, ceci alors qu’il est asthmatique et souffre de la maladie cœliaque. « Il manquait parfois tellement d’air, que la toux le faisait vomir », ont relaté ses parents. En dehors des 50 premiers jours où il était retenu avec Itay Regev, Omer est resté seul en captivité pendant les 450 autres jours, restant seul avec ses ravisseurs. « Il a décrit son tunnel comme étant si petit qu’il ne pouvait ni se tenir debout ni étendre les bras. Il était dans l’obscurité totale. Il a même cru un moment qu’il était devenu aveugle », a relaté Shelly.
La nourriture était rare et de mauvaise qualité : « Ils lui donnaient très peu de nourriture, parfois juste une demi-pita ou un biscuit qu’il devait manger lentement. L’eau qu’il recevait était salée », ont expliqué ses parents.
Après les premiers 50 jours, Omer a été transféré dans un tunnel plus spacieux, où il est resté pendant près de 400 jours. « Le tunnel dans lequel il a été ensuite, celui que nous avons vu à la télévision, avec ses murs en céramique blanche, était plus grand. Mais être seul dans un tel environnement a été extrêmement difficile pour lui », ont expliqué ses parents. Cependant, c’est cette solitude qui aurait peut-être contribué à sa survie. « Omer a rapidement compris qu’il devait se connecter avec ses ravisseurs pour avoir une chance de survivre», ont ajouté Malki et Shelly. Dès le début de sa captivité, le jeune homme de 23 ans a demandé le nom de son geôlier et a cherché à établir un lien avec lui. Cela a été une stratégie qui l’a aidé à faire face à l’isolement et à l’adversité.
Malgré la relation plus ou moins cordiale qu’Omer a pu entretenir avec certains de ses ravisseurs, ces derniers ont continué de lui infliger des violences psychologiques. « Ils lui disaient : ‘Où sont tes parents ? Pourquoi ne se battent-ils pas pour toi ?’ » a expliqué Shelly. La famille a également révélé que, tout au long de sa captivité, Omer avait pu suivre les négociations autour de son éventuelle libération via des émissions de télévision sur Al Jazeera. Toutefois, il n’a pas vu ses parents se battre pour lui sur ces écrans, ce qui a été une source de grande souffrance pour lui. « Il disait que ça le bouleversait de ne pas voir son image à la télévision, de ne pas entendre parler de nous », a ajouté Shelly.
Sur une note plus insolite, les parents de l’ancien otage ont présenté un livre de Torah à la fin de l’interview, expliquant qu’il avait été donné à Omer par les hommes du Hamas pour qu’il passe le temps, et qu’il souhaitait le rendre à qui de droit – sans doute un soldat de Tsahal qui l’avait égaré à Gaza. Malki et Shelly ont donc lancé un appel pour retrouver son propriétaire.
Les Shem Tov ont exprimé leur gratitude envers ceux qui ont soutenu leur combat pour la libération d’Omer, et ont salué les parents des soldats tués au combat pour la libération des otages. Ils se battent maintenant pour que d’autres kidnappés ne connaissent pas le même sort, tout en continuant de soutenir leur fils dans son long chemin de guérison.