Selon le quotidien turc Hurriyet, l’accord de normalisation entre la Turquie et Israël devrait être signé dimanche prochain entre Yossef Charnover, l’envoyé spécial du Premier ministre et le vice-ministre turc des Affaires étrangères Fereydoun Hadi Sinirlioğlu.
Des sources gouvernementales anonymes ont indiqué au journal qu’après la signature de l’accord, hormis le retour des ambassadeurs, d’autres les exercices militaires conjoints reprendront et des accords économiques seront signés entre les deux pays notamment dans le domaine énergétique.
Il restait un écueil majeur à la conclusion de cet accord, l’exigence par la Turquie d’une levée totale du blocus maritime d’Israël sur la bande de Gaza, exigence inacceptable pour Israël. Un compromis a été finalement trouvé: la Turquie construira un hôpital dans la bande de Gaza avec personnel turc et approvisionnement en médicament depuis la Turquie. Israël s’engage à ne pas bloquer l’arrivée de médicaments. Par ailleurs la Turquie construira une usine de traitement des eaux et, en collaboration avec l’Allemagne, elle construira une usine de production d’électricité.
Israël a cependant mis comme condition que toutes les marchandises et matériaux à destination de la bande de Gaza passent par le port d’Ashdod pour qu’elles puissent subir un contrôle sécuritaire.
La crise dans les relations entre la Turquie et Israël avait commencé en 2009, lorsqu’à la surprise générale, Recep Erdogan, alors Premier ministre avait sèchement rabroué Shimon Pérès devant les caméras lors du Forum de Davos. Ce changement de cap stratégique de la Turquie avait atteint son pic en 2010 lors de l’Affaire du Marmara, expédition maritime pro-Hamas lancée par une organisation islamique turque, IHH, avec la bénédiction du régime d’Ankara, destinée à briser le blocus de la bande de Gaza. Cette expédition s’était terminée par la mort de neuf passagers présentés comme “acitivistes humanitaires” qui avaient tenté d’agresser violemment les soldats de Tsahal venus arraisonner le bateau. Depuis lors, Recep Erdogan avait multiplié les déclarations férocement anti-israéliennes parfois teintées d’antisémitisme.
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Et l’exigence d’Israël que la Turquie n’exerce plus les terroristes du Hamas dont l’un de ses chefs, libéré par l’accord Shalit ? Passé par pertes et profits…