Du nord au sud du pays, dans des cadres verdoyants se trouvent les campus de jeunes du ministère israélien de l’éducation nationale. Destinés aux élèves de la kita ”téte” (3e) à “youd beth” (Terminale), ils sont variés et proposent des formules éducatives et pédagogiques très performantes, notamment pour les adolescents olim.
Nous en avons parlé avec Yoël Grumbach, responsable de l’intégration des olim de France au département de l”’alyat hanoar” (alya des jeunes) au ministère de l’éducation.
Un concept très prisé par les Israéliens
Il en existe des centaines dans tout le pays et ces campus recouvrent toutes les nuances de la société israélienne: public, public religieux, torani. Yoël Grumbach affine encore cette description: ”Aux classifications classiques des lycées en Israël, s’ajoutent d’autres spécificités en fonction des campus. Certains vont être tournés vers les métiers de la mer, d’autres vers les technologies, d’autres encore vers l’agriculture ou les arts”.
Ces structures sont très prisées par les Israéliens, car contrairement à la France, en Israël, les internats sont réputés et prestigieux. ”Pour une place de libre, on peut avoir jusqu’à 2 ou 3 candidats”.
Qu’est-ce qui explique ce succès? ”La grande différence avec un lycée de ville, c’est que sur les campus de jeunes, les élèves sont pris en charge 24h/24, ils ne sont pas livrés à eux-mêmes pendant toute l’après-midi. Une grande gamme d’activités extra-scolaires leur est proposée et ils peuvent aussi bénéficier de soutien scolaire”. Yoël Grumbach poursuit: ”La dimension sociale est très développée dans ces structures, ce qui est fondamental à cet âge”. A cela s’ajoutent la qualité de l’enseignement, des équipes qui encadrent les jeunes et leur donnent des outils scolaires et au-delà pour la vie.
Une solution scolaire idéale pour les olim
Tous ces atouts sont particulièrement importants pour des jeunes olim. Le fait d’être sur un campus avec d’autres olim mais aussi des Israéliens de naissance aide énormément à l’intégration. Par ailleurs, le département ”alyat hanoar” est spécialisé dans l’intégration des olim, du fait de sa grande expérience avec les différentes vagues d’alyot. “Aujourd’hui, je m’attache à faire prendre en compte les spécificités de l’alya française. Les personnels des campus sont formés à cela et nous suivons les élèves du début à la fin de leur parcours, et même après”.
Les campus de jeunes offrent aussi toute une série de privilèges aux olim. D’abord le prix: la scolarité est gratuite les 2 premières années après l’alya. Les 3e, 4e et 5e années sont subventionnées à 90%. ”Et pour les olim plus anciens, les frais sont évalués en fonction des revenus”, précise Yoël Grumbach. Deuxièmement, les olim ne passent pas des sélections aussi strictes: il suffit d’un entretien avec Yoël qui aide à évaluer le profil et les besoins de l’enfant, afin de l’orienter vers le campus qui lui convient le mieux. L’oulpan est intensif et dispensé par des professeurs spécialement formés. Par ailleurs, les équipes de l’alyat hanoar et des différents campus aident les olim à réfléchir à l’après bac: armée, sherout leumi, études. Elles dispensent de précieux conseils à des jeunes et leurs parents, souvent perdus dans les méandres d’un système dont ils ne maitrisent pas les codes. ”Parmi ces campus, certains préparent au bac français”, tient à préciser Yoël, ”ces formules sont indispensables pour ceux qui font leur alya en classe de 1e ou de Terminale. Nous portons une attention particulière à ces élèves sur le plan de l’apprentissage de la langue, de la constitution d’un réseau social et de la formation pour l’après bac”. En outre, Yoël Grumbach précise que ces programmes sont aussi accessibles aux élèves olim depuis plusieurs années et qui ont des difficultés scolaires et/ou d’intégration.
Et l’internat? En France, on n’y est pas vraiment habitué… ”Nous en sommes conscients. C’est pourquoi nos campus sont situés à proximité des villes où se trouvent les olim de France et que les consignes sont de faire preuve de souplesse, en permettant un retour une à deux fois par semaine à la maison. Par ailleurs, les parents sont rassurés par une surveillance non-stop des campus par les professeurs le matin et les madri’him l’après-midi. D’ailleurs, sur chaque campus, nous avons au moins un moniteur et une personne de l’équipe pédagogique francophones pour faciliter le dialogue avec les élèves et leurs parents”. Voilà de quoi parfaire le tableau! Alors pensez-y déjà pour la rentrée prochaine: les inscriptions sont encore ouvertes.
Pour aller plus loin
Yoël Grumbach: 054-2610003 / [email protected]