Les entrepreneurs francophones témoignent d’une grande vivacité en Israël. Ils sont de plus en plus nombreux, de plus en plus créatifs et de plus en plus audacieux ! En cette fin d’année 5775, LPH s’est entretenu avec deux d’entre eux qui se sont faits leur place dans le paysage économique israélien et qui ont fait le « buzz » économique la semaine dernière : Laurent Levy et Michael Golan.
Laurent Levy
Ou l’art d’allier les savoirs français et israélien
C’est officiel, Laurent Levy, le célèbre patron de la chaîne de magasins d’optique « Optical Center » a annoncé qu’il comptait ouvrir dans un délai de dix ans pas moins de 70 magasins sous son enseigne du nord au sud d’Israël. Il détaille avec nous ce projet qui ne manquera pas de faire souffler un vent de révolution sur le marché de l’optique bleu blanc !
Le P’tit Hebdo : Pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir des magasins Optical Center en Israël ?
Laurent Levy : Optical Center est présent en France mais aussi en Suisse, en Belgique, en Espagne et au Luxembourg. Je vis moi-même en Israël depuis dix ans, il était naturel que j’apporte ma contribution sur le marché de l’optique dans ce pays aussi.
Ce que nous voulons faire est totalement novateur. Nous allons proposer dans un même lieu des optométristes, des lunettes de marque, des produits de grande qualité et des prix bas. Il est important de noter que nous proposons aussi des appareils auditifs, nous nous plaçons donc sur le marché de l’optique et de l’auditif.
LPH : Vous avez déclaré que vous souhaitiez par ces magasins importer le « savoir-faire français » en Israël. Qu’entendez-vous par là ?
L.L. : La France est le pays où les dépenses dans le secteur de l’optique par habitant sont les plus élevées. Cela s’explique par le fait que les remboursements y sont avantageux, que beaucoup d’écoles forment des opticiens et qu’il y a donc beaucoup de magasins en France, par l’importante communication des marques de lunettes sensibilisant un maximum de consommateurs et par le fait que la France est le pays de la mode : les gens changent souvent de lunettes qu’ils considèrent aussi comme un accessoire de mode. La France a donc une longueur d’avance en la matière et beaucoup à apporter aux Israéliens. Parallèlement, les Israéliens sont, eux, très développés dans les domaines de l’optométrie et de la contactologie (lentilles de contact), les Français ont à apprendre d’eux. Le projet a donc comme fondement l’alliance entre les savoirs français et israélien.
LPH : Quand ouvriront les premiers magasins ?
L.L. : Fin octobre, je vais ouvrir deux magasins pilotes à Jérusalem, un à Talpiyot en face du Kanyon Hadar et le second sur le Kikar Tsion. Puis un troisième verra le jour dans l’année, toujours à Jérusalem. Ces premiers magasins nous permettront d’affiner le concept Optical Center en Israël avant de lancer les premiers franchisés. Nous avons établi 22 zones dans tous les pays pour lesquelles les études de marché ont déjà été réalisées. La branche israélienne, dirigée par Benjamin Koskas, sera donc composée de 22 franchisés qui ouvriront dans un délai de 10 ans entre 3 et 4 magasins chacun. Aujourd’hui 12 zones ont déjà été réservées, il nous en reste encore 10 à attribuer.
LPH : Qui sont les franchisés Optical Center ?
L.L. : Des Israéliens, francophones ou non, et des Français qui veulent faire leur alya. En effet, grâce au travail d’Ilana Koskas, les diplômes français d’opticien sont en passe d’être reconnus en Israël. De plus, Ilana est à l’origine du programme MASSA Opti’Sion grâce auquel les participants ont pu obtenir une équivalence de leur diplôme français.
LPH : Le marché de l’optique israélien est bien diffèrent de celui en France, notamment en raison d’un remboursement quasi inexistant ici par rapport à ce qui se fait en France. Dans quel état d’esprit vous lancez-vous dans l’aventure ?
L.L.: C’est vrai, le marché de l’optique en Israël est ultra concurrentiel, le défi est passionnant. Nous apporterons une grande fraîcheur, de la qualité, un rapport qualité prix unique et du raffinement.
Michael Golan
« Golan Telecom n’est pas en train d’être vendue » !
Toute la presse en a parlé : « Golan Telecom est à vendre » ! Michael Golan a tenu à remettre les choses au clair. Il explique, pour LPH, les derniers rebondissements et le futur de sa société qui a révolutionné le marché israélien des télécommunications.
Le P’tit Hebdo : Confirmez-vous que votre société Golan Telecom est à vendre ?
Michael Golan : Je tiens à le dire clairement Golan Telecom n’est pas en train d’être vendue !
LPH : Alors d’où sont venus les gros titres de la presse économique indiquant que cela était bien le cas ?
M.G. : Certains compétiteurs ont manifesté leur volonté de fusionner avec nous. Les administrateurs de Golan Telecom ont donc donné mandat à une banque d’affaires pour étudier toutes les options possibles. Tout est donc sur la table, ce qui a amené certains à penser que nous allions être vendus, mais cela n’est pas le cas.
LPH : Que vous a inspiré l’emballement médiatique suite à cette annonce ?
M.G. : Cela fait trois ans que nous existons et depuis nos premiers jours sur le marché, beaucoup d’acteurs aimeraient nous voir disparaître. Le monde concurrentiel les effraie et leur fait perdre beaucoup de leurs intérêts acquis sur le compte des consommateurs. Les gros titres de la presse, l’emballement qui s’en est suivi ne sont que le reflet de cet état de fait toujours réel.
LPH : Certains observateurs estiment que s’il devait y avoir une fusion ou un accord vous incluant, cela serait préjudiciable pour vos abonnés. Que répondez-vous ?
M.G. : Nos abonnés n’ont pas de souci à se faire. S’il y a bien une chose qui est actée c’est que nous continuons sur notre chemin. Nous poursuivons, ce que nous pensons être notre mission sioniste : agir pour des prix bas et de la qualité. En trois ans, plus de 850.000 personnes ont choisi de nous faire confiance et ce chiffre est constamment en augmentation. Par ailleurs, d’ici la fin de l’année, nous lancerons la Golan Box : téléphone, Internet, télévision avec là encore une promesse de prix bas et de qualité. Le message que je tiens à passer est clair : nos clients peuvent être rassurés sur nos intentions et je les remercie de nous être fidèles ; en agissant ainsi ils renforcent la concurrence dans notre pays.
Guitel Ben-Ishay