Saison 1 – Résumé 13 premiers épisodes :
Le ministère des Transports projette de construire une route en Haute Galilée. Il va expulser les habitants d’un Kibboutz, celui de Moïse Levy. Le Kiboutznik cherche une solution. Il se rend à Safed pour tirer cette affaire au clair. En cours de route, il rencontre un vieil ami de sa famille, qui lui explique que ses parents sont vivants. Il les croyait morts depuis 25 ans. Moïse décide de partir immédiatement à Tel-Aviv sur les traces de son père. Il rejoint son ami David, qui travaille au Mossad. Dans le bus, Moïse se lie d’amitié avec Arieh, un religieux américain. Une fois à Tel-Aviv, il manque de justesse d’être renversé par le bus, Il est sauvé par son ami David, qui lui annonce avoir retrouvé son père, en Corse. David propose à Moïse d’intégrer le Mossad avec un passeport et de l’argent à la clé, ce qui lui permettrait d’aller en Corse. A contrecœur mais sans autres possibilités, Moïse accepte la mission. Il va être formé par une agent, Noah. Moïse qui n’est pas à l’aise avec les nouvelles technologies a des difficultés avec son nouveau téléphone. Noah doute de ses capacités à devenir un espion mais David insiste. Ils vont faire les photos du passeport, chez Nikita, un photographe.
En promenade au Shuk HaCarmel, Moïse fait la connaissance d’un jeune garçon, Dov, qui l’aide à vendre des bougies. Moïse se rend compte qu’il a oublié son téléphone chez Nikita. Il va le rejoindre sur une plage et assiste à un shooting photo chaotique. Après un quasi-drame avec un dragon de Komodo, un drone militaire vient chercher Moïse. Arrivé à l’appartement, Noah lui explique que David a été enlevé. Moïse aide Noah à organiser le sauvetage de David en Turquie. L’agence turque MIT a démantelé un réseau du Mossad, lié à Jonathan Abner, surnom inventé par David.
Flash-back – 9 mai 1998 au Kibboutz Diamantkring, Moïse et Yaël passent l’après-midi dans un champ de tournesols. Le soir, lors du « concours Eurovision », les résidents du Kibboutz Diamantkring se rassemblent pour voir la candidate israélienne gagner. Moïse assiste à des disputes familiales, puis dans le dortoir Yaël l’embrasse. Un coup de feu éclate, Yaël s’effondre et meurt. Moïse est blessé également. Les habitants du village sont massacrés, y compris Moszek, le grand-père de Moïse. David guide les enfants qui arrivent à s’échapper et à rejoindre une grotte. Les médias annoncent l’attentat et la battue pour retrouver Moïse et les autres enfants.
Résumé épisode 14 :
Un homme, que Moïse a surnommé « Petit Bonnet Bond » est entré par effraction dans l’appartement de David. Surpris par la présence de Moïse au milieu du salon, l’homme a pris la fuite. Moïse a fouillé l’appartement de David. Il a trouvé dans le bureau une arme, un trousseau de clefs, un téléphone portable. Sur la table de nuit de sa chambre, quelqu’un avait déposé à son intention une carte bleue ainsi que deux passeports avec sa photo au nom de Pasquale Paoli. Moïse s’est fait aider par Nikita pour retirer de l’argent, puis il s’est rendu au Shuk HaCarmel. Chemin faisant, il a vu « Petit Bonnet Bond » qui le filait d’une manière peu conventionnelle, en pratiquait du Parkour.
Le marché chantant
Tel-Aviv, Shuk HaCarmel
Le Kiboutznik s’arrête à l’entrée du marché. A la place du stand d’épices se sont installés des chanteurs de rue. Un jeune homme noir avec « une coupe de cheveux à la James Brown, dans ses vertes années », avec un supplément de barbiche, guitare, lunettes de soleil et un sourire gêné, interprète un titre de Céline Dion : « Pour que tu m’aimes encore ». La voix un peu voilée trahit les tics d’un professionnel. Un spécialiste ajouterait qu’il a un sacré groove.
Des badauds esquissent des pas de danse, d’autres tapent dans leurs mains. Une dame, avec une couronne de fleurs dans les cheveux, visiblement la chef des chefs du stand, est assise à côté du chanteur. Excellente hôtesse, elle tient un micro devant la bouche de l’homme avec « une coupe de cheveux à la James Brown, dans ses vertes années ». Pour signifier que c’est une artiste également ou alors par réflexe de mélomane, elle agite un tambourin, en cadence.
Inquiet, Moïse scrute l’horizon du stand. C’est là que son regard croise à nouveau celui de « Petit Bonnet Bond », à quelques mètres devant lui. Si c’est un espion, il ne brille pas par sa discrétion, mais alors vraiment pas.
Un groupe de jeunes encourage le chanteur avec « une coupe de cheveux à la James Brown, dans ses vertes années ». Des demoiselles dans la fleur de l’âge chantent à tue-tête, attirant le regard de la dame au tambourin. Elle leur fait signe de se rapprocher. Les deux premières courent vers le chanteur et se placent derrière lui, prêtes à en découdre avec le titre de la Diva québécoise.
La troisième, une brune avec un short en jean bleu et un top rouge, est plus longue à se décider. Devant l’insistance de la dame au tambourin, elle y va aussi. On lui passe le micro, et là, un miracle, une voix inattendue, même sur l’un des plus incroyables marché de la Planète, ici tout est possible. La voix est puissante et juste, elle couvre le brouhaha du shuk et de la rue proche, ce qui n’est pas rien.
– Waouh, s’exclame la dame au tambourin alors que le public applaudit à tout rompre.
Les portables sont de la partie pour filmer la scène, la foule s’épaissit. Un jeune homme au crâne rasé, lunette de soleil, espadrille se place derrière la chanteuse, visiblement ils se connaissent. Il danse. Derrière lui un homme torse nu, en short est captivé, ou ivre, ou les deux.
– Sharon, Sharon, hurle une des filles en rythme.
Moïse se décale et essaie de surveiller « Petit Bonnet Bond ». Il demande : – Boker Tov, qui est la chanteuse ?
La jeune groupie lui répond avec engouement : – C’est Sharon Laloum !
– Évidement, dit Moïse, tout en regardant autour de lui. Si c’était Roger Waters, l’accueil aurait été différent.
– water-closet, pouffe la groupie.
– Oy ! Vous connaissez les Pink Floyd ?
– Vaguement mais je connais les antisémites ! Dit la groupie avant de retourner à son job de groupie : Sharon, Sharon !
Moïse s’approche d’un moine bouddhiste, assis à même le sol avec un bol en cuivre devant lui. Le moine fait tourner une sorte de maillet autour du bol. L’eau qu’il contient saute, ondule, trépigne et semble bouillir. Moïse oublie un instant « l’espion au petit bonnet » et se rapproche encore davantage du moine, jusqu’à avoir ses yeux au niveau du bol. Il voit le tatouage sur le bras du moine mais ne comprend pas l’écriture. Et sous le bol ? Pas de magie, pas d’astuces. Aucune flamme, pas de point de chaleur, mais quelle étrangeté que celle-là. Le moine arrête son mouvement circulaire et regarde Moïse dans un large sourire. L’eau semble s’assoupir.
– Vous connaissez le bol chantant ? Demande le moine.
– Oy, il chante ? J’ai entendu un son grave, assez agréable.
– Oui, c’est bien pour la méditation.
– C’est du cuivre ? Demande Moïse en désignant le bol.
– C’est un mélange d’alliages. Ce vénérable a cent ans.
– Mazel Tov, il ne fait pas son âge.
– Vous voulez essayer ? Dit le moine en lui tendant le maillet.
– Volontiers !
Moïse s’empare du maillet et le fait tourner autour du bol en mimant le mouvement du moine. Un son grave se dégage, de plus en plus fort puis l’eau recommence sa danse. Moïse est vraiment surpris, il lève la tête pour regarder le moine et voit « Petit-Bonnet » accroupit à quelques pas, qui l’observe.
– Toda raba, dit Moïse en rendant les objets centenaires au moine.
– Vous êtes nerveux, les ondes vont vous aider.
– C’est gentil. Vous êtes tibétain ? Demande Moïse.
– Je suis de Peki’in, répond le moine.
– Pékin ?
– Peki’in en Israël.
– Peki’in dans le nord ? Mais c’est juste à côté de chez moi, s’exclame Moïse.
– Voilà et je m’occupe de la synagogue.
– Vous êtes juif ?
– Oui et bouddhiste, dit le moine dans un grand sourire.
– D’accord, pourquoi pas.
– Vous êtes croyant ? Demande le moine-juif.
– Je n’ai pas de problème avec Dieu, mais parfois avec son fan club.
– Je comprends, dit le moine.
– Mais vous êtes vraiment moine et juif ?
– Ken.
– D’accord, pas commun. Je repasse dans un moment, vous m’expliquerez ?
– Je vous attend. Namasté, dit le moine en joignant les mains et en baissant la tête.
– Oui voilà, gnamamasté.
Moïse se lève lentement puis s’enfonce dans le shuk. Il ne se retourne pas mais il sent la présence de « Petit-Bonnet Bond ». Il marche rapidement jusqu’à un stand de jus de fruits frais. Il fait mine de réfléchir à son choix de jus de fruits. Un stylo et une feuille de papier attirent son regard. Moïse demande au vendeur un jus de grenade. Quand le vendeur se retourne, il pose sa main sur le papier et le stylo, puis les enfourne rapidement dans sa poche de pantalon. Il en sort un billet de 20 shekels qu’il donne au vendeur, puis reprend sa route sans attendre sa monnaie.
L’apprenti espion change plusieurs fois de sens et se retrouve bientôt sur la rue « Nahalat Binyamin ». Il ne voit pas « Petit-Bonnet » mais il sait qu’il est là. A la hauteur du « café Kaymak », il tourne brusquement sur « Levinski St, court », tourne à droite et revient sur ses pas. Il entre sous un porche et à l’abri des regards, sort le papier et le stylo qu’il avait dans sa poche. Il déchire le papier en deux et griffonne quelque chose sur la partie vierge. Il plie le papier en tout petit, ferme son poing, puis reprend sa route en marchant lentement.
Moïse flâne jusqu’au stand de Dov. Le garçon est là avec ses pommes. Il voit arriver Moïse de loin et lui sourit. Moïse s’approche du garçon sans lui rendre son sourire. Il passe devant lui et ne s’arrête pas. Dov est stupéfait mais il ne réagit pas. Il voit l’homme au bonnet et à la veste orange. Le garçon, perspicace, comprend que Moïse est suivi.
En baissant les yeux, Dov voit un morceau de papier plié sur le coin de son stand. Il le déplie, lit lentement, puis le met dans sa poche. Il prend un sac de toile, range à l’intérieur les pommes restantes sur son stand, jette son sac sur l’épaule et s’en va.
Moïse passe devant un restaurant. Il lit l’enseigne en diagonale « Hamegulgalawach ». Le propriétaire est un jeune religieux qui chante et danse derrière son comptoir avec trois militaires de Tsahal. Ils sont applaudis et encouragés par une quarantaine de personnes. Certain dansent, d’autres filment. Derrière le comptoir ça chante et ça danse sans retenue. Ils interprètent « Mi Shemaamin ». Moïse a toujours en tête la version de Eyal Golan : « Ha’am haze hu mishpacha Echad ve’od echad ze sod ha’atzlacha Am Israel lo yevater Tamid al hamapa anachnu nisha’er. » Il aime bien ce titre : « Cette nation est une famille, Un plus un, c’est le secret de la réussite, Le peuple d’Israël n’abandonnera pas, Nous resterons toujours sur la carte ». Quand vous avez en tête les paroles et la musique, impossible de les oublier. Elles tournent en boucle. En 2014 ce titre avait accompagné les combattants de l’opération « Tsouk Eytan » à Gaza.
Moïse profite de l’attroupement pour tenter de semer « Petit-Bonnet Bond ». Il se faufile derrière un couple, se baisse et avance le dos cassé en deux. Il contourne le restaurant et se met à courir. Ce n’est que 400 mètres plus loin, essoufflé, qu’il arrête sa folle cavalcade.
Moïse n’a pas la moindre idée de la direction qu’il doit prendre pour échapper à l’espion et rejoindre « Park Tzameret ». Sur une place en face de lui Moïse voit un grand hôtel. Il s’engouffre dans l’établissement.
Au comptoir, un homme, un cerbère en costume sombre, l’accueille sans enthousiasme. Si ce n’est pas le cousin de la princesse du Maroc, c’est au moins un parent proche de la reine d’Angleterre. Moïse lui demande une chambre, pour une nuit.
– Vous avez réservé ?
– Lo.
Il voit le moment où l’homme va refuser de lui louer une chambre. Le cerbère hésite puis lui demande une carte bleue et une pièce d’identité. Moïse s’exécute. Le cerbère regarde le passeport avec une pointe de dédain, tape plusieurs fois sur son ordinateur, prend le numéro de carte et laisse tomber du bout des lèvres un mot aimable :
– Bienvenue monsieur Paoli !
C’est à ce moment-là que Moïse Levy, prend conscience qu’il est devenu un agent du Mossad. Il a désormais ce truc en plus, comme un super-pouvoir.
Rendez-vous la semaine prochaine pour le prochain épisode des « AVENTURES EXTRAORDINAIRES DE MOÏSE LEVY».
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