Léonard Cohen, poète canadien, symbole de la génération soixante-huit, est décédé à l’âge de 82 ans. Le monde perd un chanteur poétique, mélancolique et grand sioniste.
Lorsque les Arabes ont lâchement attaqué Israël et déclenché la guerre de Kippour, pensant qu’ils les extermineraient ce jour férié où les Juifs jeûnent et prient toute la journée, Léonard Cohen est allé en Israël, où son cœur battait, pour soutenir l’Etat juif.
Oshik Levi, un chanteur israélien, se souvient :
«la guerre la plus horrible a été celle de Yom Kippour, c’était juste affreux. Depuis le premier jour, un samedi, j’étais sur scène.
J’ai commencé par une soirée pour les soldats de l’armée de l’air, et le lendemain, j’ai rencontré Léonard Cohen dans un café de Tel-Aviv. Je mettais sur pieds un groupe avec Pupik Arnon, Mati Caspi et Ilana Rovina, et à partir du second soir, nous avons joué avec Léonard Cohen. C’était à Hatzor et ce fut un spectacle fantastique.
Léonard était venu en Israël comme un juif qui voulait travailler dans un kibboutz et apporter sa contribution.
Et je l’ai entraîné dans la guerre.
Il m’a dit :» écoute, mes chansons sont tristes», et je lui ai répondu : «ça va aller».
C’était une base aérienne. Je suis monté sur scène, et j’ai dit que nous avions un invité spécial : Léonard Cohen, et entre le second et le troisième spectacle, il a écrit : «Lover, lover, lover».
On arrivait dans un trou, au milieu de la nuit, et il y avait 8 soldats au milieu de nulle part avec un canon de 175 mm, et on était supposé nous installer là et chanter et leur remonter le moral. Et au milieu d’une chanson, l’officier nous disait :» attendez une seconde». Ils levaient le canon, le chargeaient, et tiraient, et puis nous reprenions notre spectacle, etc.
C’était une guerre terrible. Nous donnions 8 spectacles par jour, tous les jours de la semaine, quelques fois 10 spectacles par jour. Physiquement, émotionnellement, c’était épuisant. Les conditions étaient difficiles, et nous faisions de notre mieux.
Léonard Cohen est resté avec nous pendant 3 mois, tous les jours, 4 à 5 fois, et certaines fois 8 spectacles par jour, et partout où nous arrivions, il voulait s’engager.
A un moment, il a voulu être avec les paras, puis avec les marines, et une autre fois il voulait être pilote.
On dormait dans des sacs de couchage directement par terre parce qu’il n’y avait pas de chambres, et Léonard, qui ne voulait pas avoir l’air d’être une star, a refusé notre offre de tenter de lui réserver un lit au foyer culturel.»
© Alain Leger pour Dreuz.info.
Source : blog de Lénoard Cohen.